Où se cache le virus du SIDA ? C’est la question à laquelle ont répondu des chercheurs français qui grâce à leur découverte permettent une avancée concrète vers des solutions thérapeutiques.

Un patient séropositif, même sous traitements antirétroviraux et même si l’on considère que sa charge virale est indétectable, porte et portera le virus du VIH tout le long de sa vie. En effet, le virus se dissimule dans des cellules dormantes qui sont actuellement indistinguables des cellules saines. Caché dans les cellules que l’on ne peut ni reconnaître, ni identifier, le VIH semble donc indélogeable de l’organisme du patient.

Le virus, vu au microscope

Le virus, vu au microscope

De fait, on estime, depuis 1996,  que la seule guérison possible pour un tel virus viendra grâce à un traitement et un ciblage des cellules infectées. C’est pourquoi la communauté scientifique, soutenue en France par le Sidaction ou encore la Commission Européenne, s’est concentrée sur une manière de différencier les cellules dites réservoirs des cellules saines.

Démasquer les cellules réservoirs

Or c’est précisément cette avancée majeure dans la connaissance du virus que détaille un groupe de chercheurs français dans Nature. Composé à la fois de chercheurs du CNRS, de l’Université de Montpellier ou encore de l’Institut Pasteur, le groupe est en effet parvenu à découvrir une différence  perceptible entre les cellules qui accueillent le virus et celles qui demeurent saines.

Selon le docteur Monsef Benkirane, une protéine particulière se déposerait comme une empreinte sur les cellules hôtes. Grâce à une méthode in vitro et un modèle comparé, les chercheurs ont donc remarqué qu’un gène provoquait la création de la protéine CD32a, perceptible et reconnaissable, sur les seules cellules infectées.

Après cette première découverte, douze patients vivant sous traitement ont accepté de vérifier l’hypothèse grâce à leurs cellules. Or, en isolant chez les patients les cellules marquées par cette protéine, les chercheurs ont pu observer que celles-ci étaient quasiment toutes porteuse du virus.

Cette découverte restera longtemps comme charnière, notamment dans le milieu médical français, et annonce peut-être de nouvelles stratégies thérapeutiques visant à isoler et éliminer le virus que l’on a longtemps cru indélogeable.

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