L’université américaine de Rochester a mis au point des organes imprimés en 3D capables de « saigner ». L’innovation permet aux médecins et aux étudiants de mieux s’entraîner aux opérations.

L’impression d’organes en 3D n’est pas nouvelle chez les médecins, qui recourent à ce procédé pour s’entraîner aux opérations les plus compliquées. L’université de Rochester, dans l’État de New York, a toutefois poussé le concept encore plus loin : elle utilise de l’hydrogel pour permettre à ses reproductions d’organes de « saigner » lorsqu’on les coupe.

Le résultat permet non seulement aux médecins de mieux appréhender les situations les plus compliquées — et d’entretenir leur savoir-faire — mais aussi aux étudiants de progresser plus rapidement dans leur maîtrise des poumons, reins et autres parties du corps plus réalistes que jamais grâce à leur aspect spongieux et visqueux.

Le docteur Ahmed Ghazi, maître de conférences du service urologie de Rochester, explique ainsi : « Très peu de simulations d’opération parviennent à recréer la réalité de la chose du début jusqu’à la fin. Nous avons créé un modèle qui ressemble et réagit comme un véritable organe, ce qui permet aux internes et aux chirurgiens de reproduire à l’identique la situation qu’ils pourraient rencontrer dans une salle d’opération avec un vrai patient. »

Cet outil est aussi l’occasion de s’essayer à de nouvelles méthodes moins conventionnelles pour tenter de limiter la perte de sang lors d’opérations sur des organes mal formés.

Pour le docteur Ghazi, une comparaison prend tout son sens : « Les chirurgiens sont comme des pilotes. Ces derniers feront toujours décoller pour la première fois un 747 et les chirurgiens réaliseront forcément eux-mêmes un jour, sans l’avoir jamais fait avant, une opération du début à la fin. » À une différence près : les pilotes disposent de simulateurs très avancés qui mettent en conditions réelles, contrairement aux médecins.

Philosophe, le docteur conclut : « Une opération, c’est comme la boîte de Pandore : vous ne savez pas ce qu’il y a dedans avant de l’avoir ouverte. »


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