Le président de l’Arcep a jugé que l’interconnexion entre Orange et Free Mobile est la principale cause des difficultés rencontrées ces dernières semaines par les clients du quatrième opérateur. Le grand succès de l’offre a manifestement été mal anticipé, ce qui a conduit à mettre en place une interconnexion entre les réseaux des deux opérateurs qui n’est pas de taille.

Soucieux de préserver son image de marque, Free Mobile a promis (.pdf) au début du mois de multiplier les procédures judiciaires contre ceux mettant en cause la qualité de son réseau téléphonique, la réalité de sa couverture ou le montant de ses investissements. Mais des questions légitimes se posent néanmoins, au regard des multiples incidents survenus ces dernières semaines.

Les problèmes sont essentiellement de deux ordres. Le premier regroupe les défaillances liées à une perte généralisée du signal. En cause, selon les explications d’Orange, une panne au niveau des équipements de signalisation. C’est visiblement ce qui s’est produit au début du mois et cette semaine.

Le second, moins critique, porte sur la prise en charge des appels aux heures de pointe (entre 17 et 20 heures). De nombreux clients Free Mobile ont signalé sur les forums et les réseaux sociaux leur incapacité à passer un appel durant cette période, sauf à réessayer à de nombreuses reprises. L’envoi et des SMS et des MMS est également touchée, ainsi que la navigation sur Internet en Edge / 3G.

Un succès sous-estimé et l’importance de la 2G

Interrogé sur les difficultés du quatrième opérateur, Jean-Ludovic Silicani a expliqué au Figaro que « les incidents proviennent surtout de difficultés techniques dans l’interconnexion entre les réseaux de Free et d’Orange« . Pour le président de l’Arcep, ce n’est pas tant le niveau d’investissement qui est en cause que la mauvaise estimation de la popularité de Free Mobile et le retour en force du réseau 2G.

« Je pense que les deux parties ont sous-estimé à la fois le nombre d’abonnés et la quantité de trafic passant par le réseau d’Orange, mais aussi que les offres à 2 euros de Free Mobile conduiraient les consommateurs à ressortir d’anciens téléphones utilisant le réseau 2G. Aujourd’hui, près de la moitié des appels de Free Mobile sont en 2G, mais comme il ne dispose pas d’un tel réseau, ses clients utilisent celui d’Orange« .

« Si c’est nécessaire, les deux opérateurs peuvent s’entendre pour réaménager leur contrat d’itinérance sans intervention de l’Arcep. S’ils ne parviennent pas à se mettre d’accord, ils peuvent nous saisir et nous trancherons » a déclaré le président du gendarme des télécommunications, en attendant une éventuelle explication de Free Mobile, pour le moment très discret sur le sujet.


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