Rappelons pour ceux qui n’auraient pas suivi les évènements récents que Ratiatum Magazine achève déjà son séjour au pays des kiosques, mais non sans visiter une dernière fois les rayons puisque le numéro 2 est aujourd’hui disponible.

Disponible partout en France, Ratiatum Magazine peut également être commandé en ligne sur le site PresseDeFrance.com. Nous reproduisons ci-dessous l’édito de notre n°2 et ultime numéro : :

Ratiatum Magazine s’est fait pirater, et tant mieux ! Il n’aura pas fallu longtemps aux internautes pour rendre l’intégralité du numéro un de Ratiatum Magazine disponible sur les réseaux Peer-to-Peer. C’est en effet dès le 26 novembre que sont apparues sur le réseau eDonkey nos premières soixante-cinq pages numérisées, publicités comprises. Nous pourrions nous en affoler, nous nous en réjouissons.

Etre piraté, c’est signe de popularité.  » Le piratage, c’est un impôt progressif « , expliquait il y a déjà deux ans Tim O’Reilly, un éditeur d’ouvrages spécialisés dans l’informatique, lui-même régulièrement piraté. Si certains subissent peut-être une baisse des ventes liées à la piraterie, cette piraterie est au contraire bénéfique pour tous ceux que le réseau aide à se faire connaître. Le manque à gagner subi par les uns doit alors être considéré comme une taxe bénéfique pour les autres. Le raisonnement s’applique très bien en musique, où les internautes n’ont que peu de scrupules à télécharger le dernier hit d’un chanteur millionnaire au lieu de l’acheter, mais vont au contraire volontiers se rendre chez un disquaire pour payer l’album de l’artiste indépendant qu’ils ont découvert sur les réseaux. Peut-être que la diffusion pirate du numéro un de Ratiatum Magazine sur eDonkey aura permis à des lecteurs de se laisser tenter à l’achat de ce numéro 2 (merci à vous).

Notre premier numéro était très vindicatif contre les plaintes lancées par l’industrie du disque qui, elle, se plaint d’être piratée alors qu’elle n’est toujours pas capable d’offrir une offre légale de qualité (rappelons qu’il est par exemple impossible de télécharger légalement du Jean-Jacques Goldman, qui était pourtant l’artiste le plus diffusé en radio en 2003). A l’heure où nous bouclons ce deuxième numéro, aucun de acteurs de l’industrie culturelle visés le mois dernier n’a apporté de démenti ni n’a souhaité répondre aux points pourtant fondamentaux que nous soulevions. Mais les poursuites continuent, et le premier jugement sera prononcé le 2 février prochain.

Ce mois-ci, nos colonnes se tournent davantage vers la découverte ou la re-découverte des applications très positives du P2P. En ouverture, le député Didier Mathus nous rappelle ainsi à travers un discours tranché, vrai et d’une grande richesse, les valeurs culturelles du partage de fichiers face à l’industrialisation du savoir. L’on verra également comment la technologie du Peer-to-Peer, dans ses mécanismes décentralisateurs, peuvent servir à bien autre chose qu’au piratage. Répondant avec passion à nos questions, Sandrino Torelli nous fait en effet découvrir le logiciel de calcul distribué Folding@home qui pourrait, demain, aider à soigner des maladies génétiques graves telles que celle d’Alzheimer.

Ainsi placé sous le signe de la diffusion libre de la culture et du refus des DRM aliénateurs, ce deuxième numéro de Ratiatum vous fera découvrir deux artistes français de grand talent, Cédric Barré et Jean Fontanille, qui ne demandent qu’à être piratés. Car comme l’explique l’ouvrage de Florent Latrive que nous chroniquons dans ces pages, il existe un  » bon usage de la piraterie « . Grâce notamment au mouvement des Creative Commons sur lequel nous nous attarderons, les internautes prennent le contrôle de la création. Auteur d’un formidable mémoire sur le sujet, Alban Martin nous raconte comment nous glissons vers une ère de co-création de la valeur et donc pourquoi l’industrie ne doit pas chercher à surprotéger la sienne. Et encore bien d’autres sujets sont à découvrir dans ce numéro de janvier, qui rappelle à quel point le P2P est un domaine riche que l’on aurait bien tort de vouloir enterrer sous la pression protectionniste des majors.

Enfin un mot bien sûr, pour vous souhaiter une excellente année, pleine de partages et de découvertes. Bonne lecture !

(A titre personnel, je – Guillaume Champeau, 22 ans, rédacteur en chef du magazine et créateur de Ratiatum – recherche un emploi dans lequel je pourrai mettre à profit cette expérience et mon énergie. Etant parfaitement mobile et bilingue français/anglais, j’étudierai toute proposition d’où quelle vienne. Pour me contacter : [email protected])

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