Bingo. Lorsque nous vous avions parlé début septembre de l’annonce du logiciel de copie RealDVD publié par RealNetworks, nous avions mis en doute le fait que la stratégie de l’éditeur de logiciel suffise à satisfaire l’appétit de contrôle des majors du cinéma. Le logiciel avait en effet pour particularité de permettre aux utilisateurs de stocker toute leur vidéothèque de DVD sur le disque dur de leur ordinateur, RealDVD se chargeant de contourner le système de brouillage mis en place sur les DVD et d’insérer un DRM dans le fichier copié sur l’ordinateur du consommateur, de sorte qu’il ne puisse pas être recopié librement. Cette précaution devait prévenir toute poursuite judiciaire de la part des majors du cinéma, qui ne voient pas d’un bon oeil les logiciels qui permettent ainsi de copier les films sur disque dur.

« Pas sûr néanmoins que ça suffise« , écrivions-nous en septembre. « Non seulement la loi interdit le détournement des DRM, quand bien même il serait remplacé à la volée par un autre… mais en plus et surtout, l’industrie du film veut éviter toute copie de toute nature que ce soit qui permettrait au propriétaire d’un DVD de le revendre d’occasion en gardant chez lui une copie.« 

L’histoire nous a malheureusement donné raison puisque la MPAA, le lobby du cinéma, a annoncé qu’elle déposait une plainte devant la cour de Los Angeles pour violation du Digital Millennium Copyright Act (DMCA), l’équivalent américain de la loi DADVSI. Comme en France, la loi américaine interdit le contournement des mesures techniques de protection.

« RealDVD devrait s’appeler StealDVD« , s’indigne Greg Goeckner, le vice-président de la MPAA. « RealNetworks sait ce son produit viole la loi et qu’il sape la confiance durement gagnée entre les créateurs de films d’Amérique et la communauté technologique. Les grands studios de cinéma ont réalisé des investissements majeurs dans des technologies qui permettent aux gens d’accéder au divertissement sur toute une variété de moyens nouveaux et légaux. Ce qui comprend la vidéo à la demande, le téléchargement, ou encore des copies numériques légitimes qui peuvent être stockées et utilisées sur un ordinateur ou un appareil mobile qui sont de plus en plus rendues disponibles avec ou sur les DVD« . La MPAA n’autorise de copie privée qu’avec les moyens qu’elle a elle-même prévu et développé, quand bien même ils ne seraient pas totalement satisfaisants pour les besoins des consommateurs.

Quelques heures plus tôt, RealNetwork avait annoncé vouloir déposer lui-même une plainte préventive à l’encontre du DVD Copy Control Association (DVD CAA), l’organisme qui gère le brouillage des DVD, pour obtenir du tribunal qu’il juge que le logiciel RealDVD ne violait pas les licences du DVD CAA.

Et pendant que tout ce beau monde se tire dans les pattes, les DivX sans DRM continuent à s’échanger gratuitement par millions tous les jours.

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