OnePlus s’est fait connaître en s’appuyant sur sa communauté de technophile. La marque cherche désormais à toucher un public plus large, et compte sur son OnePlus 6T pour y parvenir. La marque chinoise affirme qu’elle a écoulé plus d’un million d’exemplaires en 22 jours pour son 5T, et attend des retombées similaires, voire meilleures, pour son nouvel appareil, malgré la concurrence accrue, notamment du côté de Xiaomi et Pocophone. Pour se sortir de ce traquenard, OnePlus a augmenté ses prix. Mais le smartphone est-il aussi bon qu’il le prétend ?
Sobre et efficace
Un peu plus grand et plus lourd que son prédécesseur le 6T se démarque par son encoche. Elle est réduite à une gouttelette qui ne laisse apparaître que l’appareil photo avant. En conséquence directe, l’écran AMOLED prend 86 % de la surface disponible. Plutôt fin, le smartphone est assez imposant dans la main pour qui est habitué à des modèles plus petits, mais rien d’handicapant à l’usage.
À l’arrière, on trouve deux objectifs de 16 et 20 mégapixels alignés verticalement au-dessus du flash, et un discret objectif dans l’encoche à l’avant. Deux boutons sont glissés sur la tranche droite : le bouton d’alimentation et un curseur pour naviguer entre les modes silencieux, vibreur et sonnerie de l’appareil. Sur la tranche gauche, on ne retrouve que le bouton de volume et l’emplacement de la carte nano-SIM (avec la possibilité d’en insérer une seconde).
En bas, deux grilles d’enceinte de haut-parleurs encadrent symétriquement le port USB-C. Le OnePlus 6T se décline en deux noirs : Mirror Black et Midnight Black. Ce choix paraît cohérent avec l’aspect général du smartphone, sobre et sans fioriture.
La batterie avait fait le succès des modèles précédents et est encore une fois au rendez-vous. Par exemple, le smartphone peut tourner pendant 5 heures sur YouTube, sans optimisation de consommation, et la batterie descendra d’à peine 40 %. Elle est conçue pour tenir deux jours avec un usage moyen. La batterie gagne d’ailleurs 400 mAh par rapport à celle du OnePlus 6, pour un record pour la marque de 3 700 mAh.
Le Fast Charge permet de passer de 0 à 50 % de batterie en 30 minutes, montre en main, et un tel pourcentage suffit amplement à tenir la journée. Une caractéristique très appréciable, qui permet d’éviter les conséquences d’oublis de recharge nocturne en quelques minutes au réveil. On pardonnera sans problème l’absence de recharge sans fil, même si le standard est maintenant bien déployé.
Clin d’œil appuyé aux gamers mobile
Fidèle à son image de téléphone power user, le smartphone dispose d’un gaming mode, proposé automatiquement au lancement des applications de jeux vidéo. L’idée est de faire émerger l’aspect console du smartphone en écartant les autres. Le gaming mode permet de personnaliser l’affichage des notifications et des messages ou d’automatiser la réponse d’appels en haut parleur.
Il permet également de désactiver temporairement la luminosité automatique et de limiter l’usage du réseau par les autres applications pour se consacrer à son jeu en ligne. Ce dernier point, nouveauté que la marque a nommée Smart Boost, permet de mobiliser le plus de mémoire vive possible sur le jeu. Certes un peu gadget, ce mode offre cependant un certain confort et évite des allers-retours dans les paramètres. Par ailleurs, il est possible d’étendre le gaming mode à d’autres applications.
Seul point négatif à cet usage gaming et qui s’étend à d’autres : la qualité du haut-parleur. Malgré la présence de deux grilles, le 6T n’en dispose que d’un, comme son prédecesseur. Et celui-ci est toujours trop facile à obstruer avec sa main, et sensible à ce blocage, quand on tient le téléphone en mode portrait.
Côté jouabilité, comme le smartphone est techniquement le même que son prédécesseur, l’expérience s’avère très agréable. Il est équipé du dernier processeur de Qualcomm, le Snapdragon 845, et se décline en deux versions de 6 Go et 8 Go de mémoire vive. Aucun souci pour jouer aux titres phares d’Android, que ce soit Arena of Valor ou PUBG.
L’interface maison Oxygen 0S, qui s’appuie sur Android 9.0, est très complète et facile à utiliser. Elle permet notamment de définir des raccourcis rapides en dessinant des lettres sur l’écran verrouillé. Le logiciel reconnaît quatre lettres (O, M, S et W), auxquelles vous pouvez attribuer une action, comme ouvrir une certaine application ou page web. Intelligent.
Un déverrouillage d’écran très (trop ?) rapide
Si grande nouveauté il y a, il s’agit du capteur d’empreinte, inséré dans l’écran, qui permet de le déverrouiller. Un symbole bleu-vert fluo, au goût douteux et en forme d’empreinte digitale s’affiche en bas de l’écran, au milieu. Une animation se déclenche à l’appui, façon feux d’artifice : le symbole s’illumine en vert et une aura formée d’éclairs verts et bleus l’entoure. Pour la sobriété ou l’élégance, on repassera, mais l’esthétique rappelle ce que l’on trouve dans le matériel pour gamer.
Le smartphone permet également un déverrouillage par reconnaissance faciale… que l’on peut cumuler avec le capteur. Mais à la course, la caméra est systématiquement plus rapide que le capteur, de sorte que les animations deviennent confuses. Par exemple, l’icône verte de l’empreinte digitale quitte parfois l’écran avec un léger retard. Pourtant la marque soutient que le capteur permet un déverrouillage en 350 millisecondes.
En dehors de l’animation parfois brouillonne, la technologie fonctionne cependant parfaitement. Le déverrouillage, d’où qu’il vienne (et c’est parfois difficile à déterminer), est très rapide — sans pour autant savoir si la technologie de reconnaissance faciale est bien sécurisée, n’ayant pas la technique d’Apple ou de Huawei côté capteurs. OnePlus affirme que le capteur d’empreinte digitale fonctionnera au moins pendant 5 ans au rythme effréné de 150 déverrouillages par jour. Il est bien sûr possible de s’en passer et de se contenter du duo reconnaissance faciale – code pin.
Le smartphone Never Settle a tout de même retiré le port jack
Puisque le capteur d’empreinte prend un espace certain dans le bas de l’appareil, OnePlus n’a pas pu remettre tous les composants du 6. C’est donc le port jack qui fait les frais de la nouvelle technologie — on se souvient des discours courageux de la marque qui affirmait que le jack était un engagement fort auprès de sa communauté. Pour écouter de la musique, il faudra passer par l’USB-C ou le Bluetooth. Consciente qu’il s’agit d’un deal breaker pour de nombreux usagers, la marque a glissé un adaptateur USB-C/jack dans la boîte du 6T. Pas de quoi séduire les plus réfractaires, mais le geste pourrait permettre d’adoucir la transition vers ses prochains modèles.
Des efforts sur la photo
Une fois de plus, OnePlus s’est penché sur son talon d’Achille, la photo. Loin d’être mauvaise sur les modèles précédents, elle n’était pas au niveau des meilleurs. La marque a retravaillé son logiciel, et a fait équipe avec le photographe Kevin Abosch, sur la lumière. Ce dernier est connu pour ses portraits de célébrités pas bien originaux, modernisant légèrement le studio Harcourt déjà démodé à la sortie de l’iPhone 8 Plus, et pour une photo de… patate, vendue pour plus d’un million d’euros. Toujours dans son idée de faire du user friendly, OnePlus s’est penché sur des aspects particuliers : mieux reconnaître les textes et la nourriture d’un côté, et améliorer ses portraits et selfies de l’autre.
Les trois appareils photo (16 mégapixels à l’avant, 16 et 20 à l’arrière), gèrent bien la lumière, même dans des situations de faible luminosité. Le mode portrait quant à lui dose plutôt bien la profondeur de champ, sans trop flouter l’arrière-plan. Il ne pose aucun problème en intérieur, mais crame parfois l’arrière-plan en extérieur.
On reste quand même, grosso modo, très loin du Google Pixel 3 ou des derniers iPhone niveau photographie. Cela dit, on ne peut pas nier que l’appareil du 6T s’améliore par rapport à ses prédécesseurs. La lumière est mieux gérée, et permet des photos portrait soignées et la qualité globale est plutôt satisfaisante.
Le verdict
On a aimé
- Une interface agréable
- Le gaming mode
- Une grande autonomie
On a moins aimé
- Animations de déverrouillage brouillonnes
- Pas de prise jack (malgré l'adaptateur)
- Haut-parleur limité
Le OnePlus 6T s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs. Il propose des caractéristiques parmi les meilleures du marché avec une interface agréable et épurée. Des petits détails comme les raccourcis gestes et le gaming mode, bien qu’un peu gadget, rendent son utilisation agréable.
Parmi les nouveautés du 6T, le capteur d’empreinte sous l’écran souffre encore de problèmes d’animations et peine à déverrouiller le smartphone plus rapidement que la reconnaissance faciale. Le modèle perd son port jack et il n’est pas sûr que l’adaptateur USB-C fourni suffise à adoucir les critiques. En revanche, les efforts faits sur le traitement de l’image sont visibles, et compensent une des faiblesses de la marque, même si elle n’atteint pas les performances des meilleurs.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !