Ca n’est que la cinquième fois que les discussions tombent à l’eau. EMI, que l’on croyait plus ouvert à l’idée de se marier à Warner Music Group, a une nouvelle fois décliné l’offre du géant américain… La bague de fillançailles n’était pas assez cher.

Le numéro trois mondial de la musique enregistrée, EMI Music, a indiqué vendredi qu’il a rejeté l’offre de son concurrent américain Warner Music Group. Celui-ci proposait un rachat à 260 pence par action, ce qui valorisait EMI Music à 3,1 milliards d’euros. Selon EMI, qui avait déjà émis des refus similaires pendant l’été 2006, l’offre n’est pas dans le meilleur intérêt de ses actionnaires.

EMI, qui compte à son catalogue Robbie Williams et Coldplay, a indiqué avoir réuni son conseil d’administration jeudi après avoir reçu une offre non contraignante de la part de Warner. La maison de disques dirigée par Edgar Bronfman avait à nouveau approché EMI en début d’année en vue d’un rachat, après s’être assuré du feu vert de l’Impala, l’organisation mondiale des labels indépendants qui a fait capoter la belle mécanique de la fusion entre Sony Music et BMG.

Malgré cette garantie face aux autorités de Bruxelles, EMI a également avancé les difficultés règlementaires pour justifier son refus de l’offre de Warner. Selon EMI, un accord de fusion « occasionnerait une incertitude réglementaire prolongée et un risque opérationnel inacceptable à un moment critique pour le groupe ». La quatrième maison de disques mondiale devra revenir avec une meilleure proposition.

La décision est surprenante tant l’on croyait la maison de disques déterminée à se faire racheter. Selon les bruits de couloirs, les cadres de EMI se sentiraient pour le moins démotivés par l’incertitude sur leur avenir et souhaitent avant tout un rachat ou un refinancement. Le refus motivé essentiellement par la sous-valorisation des actifs d’EMI détrompe ceux qui avaient vu dans la réorganisation de la tête d’EMI une punition pour excès de gourmandise. La nouvelle équipe dirigeante a toujours de grandes ambitions financières, comme en témoignait récemment les conditions financières absurdes posées à l’abandon des DRM.

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