Si Elon Musk a provoqué un vif débat ces derniers mois à cause de ses propos jugés alarmistes sur les dangers représentés par l’intelligence artificielle à ses yeux, il se montre beaucoup plus mesuré sur le sujet dans le long portrait que lui consacre le dernier numéro du célèbre magazine américain Rolling Stone.
Neil Strauss, qui a suivi l’entrepreneur touche-à-tout — des voitures électriques avec Tesla à l’exploration spatiale avec SpaceX — au quotidien, a pu recueillir les confidences d’Elon Musk sur cette technologie qui l’inquiète de longue date. Au point d’avoir fondé, en 2015, le collectif à but non lucratif OpenAI, qui vise à « faire avancer l’intelligence numérique de la manière qui serait la plus profitable à l’humanité, sans que ces recherches soient dictées par le besoin d’un retour sur investissement ».
Afin d’expliquer au mieux sa vision de l’IA et de ses risques à la petite équipe de Neuralink, son entreprise qui vise à relier les cerveaux aux machines, le milliardaire a opté pour une approche pédagogique : la diffusion d’un documentaire sur le sujet. Avant d’entamer sa diffusion, Musk se contente de leur indiquer : « Nous avons peut-être 5 à 10 % de chances de réussir [à rendre l’IA fiable] ».
« Faut-il laisser le développement de l’IA à Google sans supervision ? »
Il confie en parallèle à Rolling Stone : « Entre Facebook, Google et Amazon — et sans doute Apple mais ils semblent se soucier de la vie privée –, [ces géants] disposent de plus d’informations sur vous que vos propres souvenirs. Cette concentration de pouvoir s’accompagne d’un énorme risque. Sachant que l’intelligence artificielle représente un niveau très élevé de pouvoir, devrait-elle être contrôlée par quelques [salariés] de Google sans la moindre supervision ? »
Elon Musk admet ainsi avoir fondé OpenAI pour garder un œil sur le développement de cette technologie chez les différents géants du web. Il maintient que l’IA menace potentiellement « l’humanité » — alors qu’un spécialiste de Google lui a récemment reproché de tenir des propos « irresponsables », lui qui considère l’IA comme « la plus grande menace [pesant] sur notre civilisation ».
L’entrepreneur se montre toutefois sur la défensive quand on lui rappelle son tweet qui pronostiquait une potentielle 3e guerre mondiale provoquée par la course à l’intelligence artificielle : « Je ne prétends pas avoir toutes les réponses. […] Que ce soit bien clair. Je tente de trouver un moyen d’établir le type d’actions envisageables pour faire émerger un futur positif. » Et le milliardaire de conclure : « Si jamais vous avez des suggestions à ce propos, je suis tout ouïe. »
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