On compare souvent le podcasting à la radio. Mais le podcasting a une différence fondamentale avec son cousin le webcasting : il ne souffre pas d’un besoin de simultanéité dans la diffusion. Contrairement aux programmations radios classiques, un podcast est par nature un programme qui peut être téléchargé aujourd’hui pour être écouté demain. Il n’est pas inscrit au temps donné où il est diffusé.
Peu importe à l’auditeur qu’il y ait deux secondes, une minute ou deux heures de passées entre le moment où il écoute le podcast et celui où il a été enregistré.
Or Apple n’a pas du tout pris cette dimension en compte lorsqu’il a intégré le podcasting à son logiciel iTunes. L’utilisateur y navigue exactement comme s’il s’agissait d’un répertoire de radios, à écouter immédiatement. Et lorsque plusieurs milliers d’utilisateurs souhaitent écouter le même podcast en même temps, le serveur du pauvre podcaster vire au rouge.
« En l’espace de quelques jours, l’audience des quatre podcasts (dont celui du site d’information breton Breizhoo.fr) que nous hébergeons a été multipliée par dix« , explique Sylvain Corvaisier, fondateur de l’agence web-hébergeur Cocky, à 01Net. Le journal poursuit : « A l’instar du site Joeycoco.com (qui diffuse une chanson chaque jour), certains podcasts ont dû suspendre leurs activités, comme le relève le site spécialisé Pointblog.com« .
La solution, bien sûr, serait de distribuer la diffusion des podcasts entre tous les auditeurs. En matière de webcasting, qui exige une certaine simultanéité, des logiciels tels que Peercast ou Mercora sont déjà parvenus à réaliser la prouesse. Mais pour le podcasting, qui est par nature une diffusion différée, le moindre protocole P2P de base serait suffisant et soulagerait de beaucoup l’ensemble des podcasters. Adam Curry, que l’on considère comme le père du podcasting, a lui-même beaucoup encouragé à s’en remettre à des protocoles comme BitTorrent, qu’il a implanté dans son logiciel iPodder. Des sites comme RSSBazaar.com proposent aussi aux podcasters de générer automatiquement des podcasts avec liens BitTorrent intégrés.
Mais si confier aux podcasters le soin de distribuer leurs contenus en P2P est trop lourd, Apple a lui tout a fait les moyens d’ajouter de lui-même une couche P2P sur iTunes. Plutôt que de télécharger toujours les MP3 sur le serveur du podcasters, iTunes devrait être capable d’interroger les autres utilisateurs pour télécharger chez eux les podcasts souhaités. Et c’est seulement s’il n’y a pas assez d’utilisateurs à posséder le fichier voulu qu’iTunes devrait aller importuner le podcaster.
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