D’ici la fin de l’année, Dailymotion proposera une offre de vidéos payantes, pour se placer sur un marché français de l’abonnement qui promet de devenir enfin extrêmement dynamique et concurrentiel en 2012.

« On réfléchit à ce qu’on peut proposer au grand public en payant« . Le mois dernier, le directeur général de Dailymotion, Martin Rogard, ouvrait la porte à l’arrivée d’une offre de contenus payants sur le service français de vidéos en ligne. C’est désormais une certitude. Dailymotion a indiqué à l’agence Reuters qu’il lancera « d’ici Noël » une offre de vidéos payantes, avec l’ambition de contrer l’arrivée probable d’une version française de Netflix. Selon nos informations, Dailymotion travaille en parallèle à des accords avec les fournisseurs d’accès, notamment Free, pour intégrer l’offre comme service accessible directement sur leur boîtier TV.

Aux Etats-Unis, Netflix propose un abonnement illimité à seulement 8 dollars par mois, avec une offre de films en streaming très riche, qui comprend également des longs métrages sortis récemment au cinéma. Extrêmement populaire, avec 23 millions d’abonnés, le service américain aurait récemment dépassé BitTorrent en terme de bande passante utilisée aux Etats-Unis. Preuve qu’une offre légale attractive peut convaincre le grand public sans riposte graduée ni label PUR.

Pour se lancer sur le marché du streaming par abonnement, Dailymotion devrait fort logiquement pouvoir exploiter le catalogue de films de Studio 37, la filiale cinéma d’Orange, puisque l’opérateur a racheté 49 % des parts du site au début de l’année, avec une option pour en racheter la totalité en 2013. Mais même en multipliant les accords avec d’autres studios, Dailymotion aura du mal à convaincre tant que la législation n’évoluera pas. Ce qui demande une énorme remise en question des producteurs français, beaucoup plus frileux qu’aux Etats-Unis.

En France, chronologie des médias oblige, il est en effet interdit de proposer une offre de VOD par abonnement (SVOD) avec des films sortis en salle il y a moins de 3 ans. Or ce sont précisément les films les plus récents qui font l’attractivité de Netflix. La solution, comme l’explique à Reuters Marc Tessier, président de Video Futur, pourrait donc être de mixer les offres avec des DVD, de la VOD et de la SVOD, qui ne sont pas sujets aux mêmes fenêtres d’exploitation. Ce qui risque toutefois de rendre l’offre difficilement lisible pour les consommateurs…


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