Depuis la reprise de l’immense franchise Star Wars par Disney, les projets, sous-projets, digressions et ramifications se multiplient. Mais jusque-là, les films restent grosso-modo dans le genre du blockbuster dans l’espace. Star Wars est pourtant assez vaste pour accueillir d’autres genres, d’autres styles et d’autres réalisateurs.

Article original publié en avril 2017, mis à jour en août 2017.

Depuis la sortie de Rogue One, Disney nous a prouvé que les studios avaient la ferme intention de sortir Star Wars de son confort scénaristique et visuel.

Premier volet d’une série de films inspirés par l’écrasant univers cinématographique de la Guerre des Étoiles, le long-métrage de Gareth Edwards nous prouve que l’on peut écrire un Star Wars sans même un combat de sabre laser. En s’éloignant du space opera pour embrasser de nouveaux genres comme le film de guerre, Rogue One invite à dépasser les frontières du canon.

Le prochain film inspiré par l’univers se penchera sur la jeunesse de Han Solo, et devrait logiquement s’approcher d’un genre plus écrit, aux relents psychologiques et initiatiques. Un biopic en quelque sorte qui nous fera voyager au-delà du style lucasien. La rumeur du film sur Obi-Wan Kenobi nous donne aussi un nouvel espoir : assistera-t-on à un film intime sur la manière dont un Ben Kenobi d’une cinquantaine d’années a élevé celui qui donnera l’équilibre à la galaxie ?

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Quoi qu’en disent les plus nerds d’entre nous, cette invitation à voir Star Wars non pas comme un univers clos servi à la même sauce, année après année,  mais bien comme un monde dans lequel chaque fantasme, chaque thème et chaque réalisateur a sa place est stimulante. Carrie Fisher disait par ailleurs de Star Wars : [Le film] est sorti des salles, s’est échappé de l’écran, et a affecté de nombreuses personnes si intimement qu’ils ont ressenti un profond besoin de collectionner une infinité de talismans et d’artefacts de ce monde pour y rester liés.

Décennies après décennies, Star Wars s’est disséminé dans notre culture, notre imaginaire, au point d’y occuper une place à part pour devenir une galaxie (lointaine, très lointaine) dans laquelle se nichent nos peurs comme nos rêves. Fondamentalement lié à la représentation que l’on se fait de notre propre monde, l’univers des Skywalker est toujours à l’image de l’humanité.

Que ce monde adapte le christianisme en religion guerrière, ou l’amour en sentiment du péril, ou encore la révolte en tant qu force de vie, il garde une fascinante propension à contenir et jouer de notre perception de notre monde. De fait, aucun sujet ne semble pouvoir échapper à ce miroir spatial de la planète Terre. Et Disney aurait tort de n’en faire que des films de la même envergure — l’overdose guette.

Les Star Wars Stories que nous voulons voir

Le Jizzman de Tatooine par Damien Chazelle

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Durée : 121 minutes. Distribution : Ryan Golsing (Sebu), Jessica Chastain (Anda). 

Dans le palais de Jabba, les membres du Max Rebo Band — le groupe de jizz le plus célèbre de la galaxie — enflamment la piste. Un jeune homme au visage taciturne souffle dans un cuivre nuit et jour. Sans nom, sans famille et sans amis, le jeune Sebu cache en réalité un douloureux passé au service de l’Empire. Sauvé par sa passion pour la musique, son seul refuge dans la galaxie, il a réussi à s’enfuir en séduisant les hutts par son jeu mélancolique et sombre.

Un jour, une nouvelle esclave de Jabba lui demande de lui apprendre une des plus célèbres compositions du Max Rebo Band, The Jedi and The King, un tube interplanétaire désormais interdit. Retrouvant la mémoire de la liberté, les deux jeunes gens apprennent difficilement à s’aimer. Mais leurs rêves de jizz et d’affranchissement ne peuvent survivre à l’univers désolant et violent de Tatooine, ravagé par une guerre insensée.

Ahsoka, une femme dans la galaxie par Sophia Coppola

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Durée : 108 minutes. Distribution : Chloë Moretz (Ahsoka Tano), Elle Fanning (Nadu), Israel Broussard et Nicholas Hoult (les chasseurs de prime). 

Après son départ de l’ordre Jedi, Ahsoka Tano est une jeune femme brisée, esseulée et en quête de sens. En perdant la confiance de ses pairs, l’amitié d’Anakin et la famille qu’elle pensait avoir sur Coruscant, l’ancienne Padawan traverse une profonde crise d’identité. Elle entame alors une quête intime qui la conduira à retourner sur sa planète natale, Shili.

Après avoir passé son enfance et son adolescence à servir les Jedi, Ahsoka découvre là le goût d’une vie anonyme, les joies d’une fille de son âge et doucement, la padawan s’interroge sur le sens de la guerre et de son engagement passé. Jusqu’au jour où sa seule amie sur Shili, Nadu, ne se fasse enlever par des chasseurs de primes. Ces derniers, miséreux et désargentés, apprendront à Ahsoka la douleur et la peur des civils face à l’absurdité du monde qui les entoure.

This Is Not A Movie About Alderaan par Gregg Araki

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Durée : 89 minutes. Distribution : Emma Roberts (Badi), Cole Sprouse, Ian Alexander, Katie Chang, Brandon Perea, Katherine Langford, RJ Cyler, Billie Lourd. 

Sur Alderaan, le quotidien est marqué par la guerre, ses morts, ses terroristes et ses horreurs. La plus belle planète de la galaxie n’a plus le loisir d’offrir sa beauté à ses habitants, tous plus préoccupés par l’impossible futur qui les attend que par l’instant présent. Toutefois, une bande de jeunes ados issus de l’aristocratie, délaissés par des parents au combat ou morts, se construisent une bulle pour s’entre-protéger d’un monde devenu violent.

Peter Pan spatiaux, ces 8 huit gamins trop précoces pour leur âge se livrent à une vie de plaisirs et d’injections de cristaux de kyber liquéfiés, une très coûteuse drogue hallucinatoire qui fait croire à sa victime qu’elle dispose de la force. Intoxiqués, désabusés et livrés à eux mêmes, 4 jeunes femmes et 4 jeunes hommes vont ainsi réinventer leur vie dans un monde fictif. Un jour, alors qu’ils se droguent, la sublime Badi, que garçons et filles désiraient, meurt foudroyée par la substance. Endeuillé, le groupe d’amis prend alors conscience qu’ils doit accomplir son destin dans une cause plus grande — la rébellion peut-être ?

L’action se déroulant en parallèle de l’épisode IV, les personnages meurent avant même d’avoir pu lever les yeux vers les étoiles.

La traque par Kathryn Bigelow

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Durée : 139 minutes. Distribution : Idris Elba (Leny), Robert de Niro (Molis), Gwendoline Christie (Lieutenant Commander Toriff)

Ancien espion désormais messager pour des chasseurs de prime, Leny mène une vie de nomade sur la bordure extérieure. Toujours chargé de livrer des messages et des prisonniers, l’homme découvre un jour qu’un des messages qu’il doit remettre est en fait une ordre d’assassinat écrit par une faction rebelle dirigée par le dangereux Molis. Alors qu’il doit livrer le message à des malfrats, Leny déchiffre son contenu et découvre que la cible n’est personne d’autre que lui.

Ne sachant pas comment réagir, l’ancien espion contacte un de ses anciens responsables de la République, désormais au service de l’Empire. Celui-ci lui promet la protection à une seule condition : qu’il remonte jusqu’à la trace de Molis.  Débute ainsi une quête violente qui poussera le personnage dans ses retranchements moraux. Pour retrouver le rebelle, l’Empire met à la disposition tous les moyens, torture, espionnage de masse et armée de droïdes sondes Vipère.

Se sachant en péril, Leny glisse doucement vers la folie meurtrière jusqu’à la rencontre de Molis sur Abafar — un sage vieillard doué de la force. Loin de tous les portraits sanguinolents qu’il avait entendu, Leny comprend qu’il ne s’est jamais battu pour quelqu’un d’autre que l’Empire.

Ultimate Pod Racers par les sœurs Wachowsky

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Durée : 150 minutes. Distribution : Millie Bobby Brown (Teemu), Woody Harrelson (le parrain de la pègre ovooïte).

Recalée lors des essais qualificatifs pour la prestigieux circuit de la Boonta Eve, Teemu Rhade entend bien prouver à la galaxie que les dugs sont les maîtres incontestés de la course de pod. Lointaine héritière du grand Sebulba, dont elle garde une photo solidement attachée dans la cabine de sa machine de course, Teemu fait le trajet jusqu’à Ando Prime pour tenter sa chance sur le circuit local et se faire un nom.

Course après course et victoire épique après victoire épique, les talents de la jeune dug ne passent pas inaperçus et la pègre locale commence à miser sur ses performances. En fin de circuit, un accident malencontreux lors de la finale de la compétition planétaire fait perdre des sommes considérables aux malfaiteurs, qui mettent la tête de Teemu à prix, pensant qu’elle a misé contre sa qualification pour faire fortune. Mais l’accident était un sabotage.

Force par Terrence Malick

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Durée : 211 minutes. Distribution : Olga Kurylenko (Selonna), Christian Bale (Braynar), Adrien Brody (le frère de Braynar).

La famille Farlander mène une existence tranquille sur Naboo. Elle joue de l’Hallikset à sept cordes, il est attaché parlementaire à l’ambassade de Coruscant. Tout entier consacré à ses enfants et leur avenir, le couple ne s’aperçoit pas que son amour se défait. Quand les Farlander apprennent le cancer de Braynar, la réalité de leur relation leur éclate à la figure — les enfants deviennent petit à petit les reflets des défauts de l’autre.

Sans emploi après la destruction de son entreprise, Selonna Farlander doit abandonner l’Hallikset pour construire son indépendance face à la mort qui ne tardera pas. C’est en subissant cette matérialité que l’extrême immatériel la saisit — la Force, présence infinie qui seule pourra lier une dernière fois les Farlander avant le saut définitif.


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