Cela fait désormais plus d’un mois que la campagne de communication de l’Hadopi a été lancée. Destinée à faire la promotion du label PUR (Promotion des Usages Responsables) auprès des internautes français, les invitant à télécharger légalement, l’opération de séduction se décline sur de nombreux médias, allant des chaînes de télévision aux stations de radio, en passant par les panneaux publicitaires, la presse et le web.
Curieuse de savoir si la campagne a un impact positif, la Haute Autorité a publié une annonce sur le bulletin officiel des annonces des marchés publics. L’Hadopi souhaite mesurer la notoriété des plates-formes de téléchargement et savoir si la labellisation a un effet quelconque sur la fréquentation et la réputation de ces sites, qui sont actuellement dix-sept à avoir décroché le label PUR.
Le label PUR, un terme peu recherché sur Google
(cliquez sur l’image pour la voir en grand)
En attendant les résultats de l’enquête barométrique voulue par la Haute Autorité, il est possible d’avoir un premier aperçu, certes partiel, de l’impact de la campagne de communication sur le web. Le site Linux Manua a en effet utilisé l’outil Google Trends pour mesurer la popularité de certains mots-clés liés à la campagne publicitaire et à l’Hadopi. Les courbes sont décevantes.
Nous avons reproduit l’expérience à travers cinq mots-clés différents : « Hadopi », « Pub Hadopi », « PUR », « Pur Hadopi » et « label PUR ». En délimitant l’analyse au trafic web de ces 90 derniers jours en France, on remarque un pic d’intérêt entre le 8 et le 15 juin. C’est à ce moment-là que la campagne de communication a démarré en France. La tendance « Pub Hadopi » aura connu un bref succès.
Un effet limité sur les plates-formes de musique
Après, les courbes dégringolent et seuls les recherches des termes Hadopi et PUR sont encore significatives. Il faut toutefois souligner que le mot-clé PUR regroupe aussi des recherches qui n’ont rien à avoir avec le label (comme pur sang). Du côté de deux des principales plates-formes de musique, Deezer et FNAC, difficile de percevoir un clair changement suite au lancement de la campagne publicitaire.
La courbe de Deezer étant en dent de scie, il est donc impossible d’en dire quoi que ce soit. La courbe de la FNAC connait un léger frémissement du 11 au 13 juin et semble avoir gagné quelques échelons depuis cette date. Toutefois, le distributeur spécialisé est loin de se limiter à la musique numérique et de nombreux éléments peuvent entrer en ligne de compte pour expliquer cette très légère hausse.
Les termes « pirates » restent stables
Et du côté des termes traditionnellement associés au piratage ? Les termes mesurés dans Google Trends, toujours sur les 90 derniers jours de trafic en France, montrent une certaine stabilité. Les mots-clés « torrent », « MegaUpload » et « streaming » présentent des courbes évoluant en dent de scie. Comme un pied de nez à la Haute Autorité, les courbes sont dans une « phase haute » entre le 10 et le 13 juin, au moment du lancement de la campagne.
Bien entendu, ce premier regard sur l’impact de cette campagne de communication dédiée au label PUR ne prétend pas s’appuyer sur une rigueur scientifique à toute épreuve. En effet, ce panorama se limite uniquement aux requêtes envoyées par les internautes français sur Google. Or, la campagne se joue également en dehors du net : TV, radio, presse, affichage.
Il faut donc relativiser ces courbes, qui ne permettent pas de mesurer avec précision la notoriété de la campagne PUR en France. D’autant que d’autres facteurs peuvent entrer en ligne de compte et influencer la popularité de certains mots clés. Par exemple, l’arrivée des vacances est peut-être un moment plus propice pour prendre le temps de chercher et télécharger des contenus sur Internet.
Il n’en demeure pas moins que Google reste le principal moteur de recherche utilisé en France, avec une part de marché de près de 90 %, et que les requêtes liées à l’Hadopi ou au label PUR ne sont pas les plus populaires. Et de loin. Faut-il y voir un signe ?
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