Il n’y a pas à dire, heureusement que le droit d’auteur existe pour empêcher ces choses là. Une jeune femme du nom de Stephanie Lenz avait osé l’impensable, en filmant son petit garçon en train de danser pendant 29 secondes sur le tube de Prince « Let’s Go Crazy ». Pire, elle avait posté la vidéo sur YouTube pour montrer les exploits du bambin à ses amis et sa famille. Infamie ! Elle n’avait pas payé les droits d’auteurs !

Rapidement, la police privée est intervenue pour mettre un terme à la débauche. Les avocats de la filiale d’édition d’Universal Music Group ont contacté YouTube pour exiger illico presto la suppression de la vidéo familiale. YouTube, bien sûr, s’est immédiatement exécuté, constatant de ses propres yeux à quel point il devait être préjudiciable pour Prince et Universal Music Group de voir ainsi accessibles à tous 29 secondes d’un danseur sans licence.

Le ménage a été fait, mais aussi incroyable que cela puisse paraître, la mère ne veut rien comprendre. Pire, elle se rebelle. « J’ai été vraiment surprise et en colère d’apprendre que ma vidéo avait été retirée« , oset-elle clamer. Hautaine, elle va même jusqu’à prétendre que « Universal ne devrait pas utiliser de lettres de menace pour essayer d’empêcher les gens de partager leurs vidéos personelles avec leurs amis et leurs familles« . Mais pour qui se prend-t-elle, cette pirate ?

Plus incroyable encore, l’Electronic Frontier Foundation (EFF) a carrément porté plainte contre Universal Music Group, en demandant à un tribunal fédéral de protéger la liberté d’expression de Stephanie Lenz, en jugeant que le fait de poster et d’héberger une vidéo comme celle-ci était une « utilisation équitable » dispensée d’autorisation. Le droit d’auteur anglosaxon dispose en effet de cette notion de « fair use » pour autoriser de fait toutes les exploitations d’œuvres légitimes qui ne portent pas atteinte aux intérêts des ayants droits.

« D’après les titulaires de droits, ce qui les préoccupe ce sont les reproductions fidèles et longues de leur musique, de leurs films, de leurs actualités. Ici, nous parlons d’un petit extrait de musique joué en fond d’une vidéo familale. C’est clairement de l’utilisation équitable« , estime Corynne McSherry, l’avocate de l’EFF en charge du dossier.

Espérons pour la Sainteté du Droit d’Auteur que le juge fédéral ne lui donne pas raison.

C’est vrai, comme disait Sarkozy, « si on continue comme ça, on va tuer la culture« .

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