Dans la guerre contre l'État islamique, Twitter prend sa part. Soucieux de ne pas apparaître comme un vecteur de la propagande, le réseau social a décidé de mener une lutte beaucoup plus active contre les sympathisants de cette organisation armée. Cet engagement se traduit en particulier par un durcissement de la modération, avec une fermeture plus régulière des comptes soutenant Daesh.
Rien que la semaine dernière, pas moins de 2000 profils ont été désactivés sur le site communautaire, selon un reportage mené par la chaîne américaine ABC. Parmi eux, il y a quelques canaux de communication de l'État islamique (ABC cite le nombre de 13). Mais dans l'ensemble, ces espaces sont tenus par des membres de Daesh ou des sympathisants plus ou moins sensibles à leurs idées.
Officiellement, l'implication de Twitter ne fait pas suite à une demande de Washington en vue de combattre l'influence de Daesh. Le réseau social ne fait qu'appliquer ses règles, qui prévoient notamment une suspension de compte en cas de violence et menaces. Plus généralement, des mesures peuvent aussi être prises en cas "d'utilisation illicite", sans plus de précision.
Comme le note ABC, Washington – en tout cas la communauté du renseignement – aurait plutôt tendance à laisser ces comptes actifs, afin de pouvoir les surveiller en toute discrétion et collecter des informations pertinentes pour conduire des actions ultérieures. Les fermer est paradoxalement contre-productif (même si de nouveaux comptes sont en fait recréés régulièrement).
Les efforts de Twitter sont a priori payants dans une certaine mesure, puisque des militants se réclamant de l'État islamique ont menacé de mort le personnel du réseau social (c'était déjà le cas l'an dernier), signe que la fermeture des comptes gêne la propagande de l'organisation salafiste. Et jusqu'à présent, l'intimidation n'a pas dissuadé le site communautaire de continuer à s'en prendre à Daesh.
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