Suite à l’accident du vol MH370 Malaysia Airlines, l’aviation civile cherche à en déterminer les causes pour renforcer encore la sécurité aérienne. L’une des pistes qui est explorée consiste à faire communiquer les boîtes noires en temps réel et de faire appel à l’informatique en nuage et au big data.

Trois semaines après la disparition du vol MH370 Malaysia Airlines quelque part en Asie, les recherches n’ont toujours pas permis de retrouver les débris du Boeing 777 ni les boîtes noires qui permettraient de comprendre ce qu’il s’est passé dans l’avion. Mais alors que l’épave reste introuvable, les compagnies aériennes et les autorités veulent dès à présent tirer les premiers enseignements de cette catastrophe aérienne.

Transmission en temps réel

L’une des pistes qui est actuellement envisagée vise à transmettre en temps réel les données des boîtes noires. Avec une telle technologie, les enquêteurs auraient pu travailler sur de précieuses informations sans attendre la récupération des restes de l’appareil. Cependant, une telle technologie est loin d’être abordable, sans parler des problématiques de bande-passante et de capacité satellitaire.

Slate avait pu interroger Gonzalez Perez, le responsable des études techniques de communications sécuritaires aéronautiques par satellite au CNES, qui avait souligné la difficulté d’un suivi en temps réel des avions. « Techniquement, rien n’est impossible. Mais il y a une différence énorme entre récupérer les données d’une navette spatiale et celles des milliers d’avions actuellement en circulation« .

Ce n’est toutefois pas la première fois qu’on s’interroge sur le sujet. Comme le signale Les Échos, le rapport du bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA) dans l’affaire du vol 447 Air France entre Rio de Janeiro et Paris soutenait également la piste d’une transmission satellitaire des données, au moins dans certaines circonstances. Sans succès.

Vers une évolution des boîtes noires

Avec le vol MH370, la Malaisie a relancé cette idée. « Les données provenant des appareils, y compris celles de la boîte noire, pourraient être émises en permanence et stockées dans des centres de données au sol. Grâce aux progrès des TIC aujourd’hui, nous devrions être en mesure de récupérer et d’analyser ces données, même si nous ne localisons pas la boîte noire« .

« Selon moi, une mesure aussi simple que cela aurait pu permettre d’éviter d’en arriver là aujourd’hui. Dans ce contexte, je ne peux que constater que, alors que les technologies de communication ont radicalement évolué au cours des cinq dernières années, rien n’a changé depuis trente ans en ce qui concerne les boîtes noires« , a ajouté le ministre en charge des communications et du multimédia.

L’appel de la Malaisie a été soutenu par l’UIT, une agence des Nations unies. Dans un communiqué, son président indique que « nous devons faire en sorte que les avions puissent être localisés en temps réel, pour qu’un accident aussi tragique ne se reproduise plus jamais. L’UIT s’engage à élaborer des normes qui tireront parti des « big data » et des derniers progrès de l’informatique en nuage« .

L’Union internationale des télécommunications va inviter « les constructeurs d’équipements d’avionique et d’aéronefs, ainsi que les opérateurs de satellites et les compagnies aériennes, à travailler à l’élaboration de nouvelles normes visant à suivre en temps réel les aéronefs« . Et à défaut d’un suivi en temps réel, il pourrait y avoir une transmission à intervalles réguliers (par exemple, toutes les 10 minutes).

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