La Fédération Française des Télécoms (FFT), qui réunit les plus gros opérateurs de téléphonie et d'internet en France, a publié ce vendredi son rapport annuel 2013. Il se base en grande partie sur ses propres chiffres et sur trois études économiques dont le président de la FFT estime qu'elles "font désormais référence et sont reprises par les uns et les autres", et qu'elles "ont largement contribué à un travail de pédagogie qui est essentiel pour le secteur". Trois études commandées et financées par la FFT.
Le rapport permet à la Fédération de vanter les mérites de ses membres, et de pointer au contraire du doigt les acteurs de l'internet "Over-The-Top" (OTT), comme Google, Facebook, Amazon,… ou Numerama et votre artisan du coin, qui utilisent les réseaux des opérateurs pour proposer leurs services aux abonnés des FAI, alors qu'eux ne contribuent pas ou très peu à l'économie. C'est en tout cas le discours qui transparaît, et qui prépare une lutte féroce contre la neutralité des réseaux, en justifiant de privilégier des services gérés ou taxés par les FAI au détriment des OTT, au nom d'un prétendu "mérite" économique.
C'est ainsi que le rapport use de nombreux graphiques pour démontrer que les opérateurs télécoms français sont des acteurs économiques particulièrement vertueux et patriotes, qui contribueraient à eux seuls pour une très large part à l'économie numérique française, et payent leurs impôts en France quand d'autres font tout pour les éviter (ce qui est vrai, mais il ne faut pas oublier que derrière les trop gros acteurs OTT se cachent des millions de tous petits acteurs qui seraient les premières victimes d'une mise à mort de la neutralité du net, puisqu'ils n'auraient plus les mêmes chances d'accès au réseau que les gros) :
Evidemment, on peut douter de la réalité de ces chiffres s'ils sont aussi sérieux que le graphique qui affirme que 99,7 % de la population aurait accès à la 3G, 99,3 % au très haut débit fixe, et 63 % à la 4G :
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