En préparation depuis plusieurs mois, la nouvelle législation britannique relative à la pornographie en ligne doit être détaillée cette semaine par le gouvernement avec la mise en avant de première mesures concrètes, comme le souligne The Guardian.
Selon le quotidien britannique, à compter d’avril 2018, toutes les plateformes pornographiques accessibles au Royaume-Uni devront être dotées d’un système de vérification de l’âge. Dans le cas contraire, elles pourront voir leur accès bloqué par les fournisseurs d’accès Internet (FAI) à la demande de l’autorité gouvernementale chargée d’assurer la régulation du porno en ligne.
Les utilisateurs souhaitant accéder à ces sites devront prouver qu’ils sont majeurs en renseignant les informations d’une carte bleue, celle-ci ne pouvant être délivrée, au Royaume-Uni, qu’aux personnes d’au moins 18 ans. Le système déployé sera le même que celui déjà en vigueur pour les sites de paris en ligne.
Vers une vérification des contenus jugés « conformes »
Cet ensemble de mesures vise à éviter l’exposition des mineurs au contenu pornographique, comme l’explique Matt Hancock, ministre du Numérique : « Il s’agit d’une nouvelle étape pour instaurer le prérequis légal aux sites de contenu adulte afin de s’assurer qu’ils soient protégés par une vérification de l’âge. Tout cela signifie qu’en plus de pouvoir profiter de la liberté du web, le Royaume-Uni disposera du meilleur système de protection des enfants sur Internet au monde. »
Les mesures ne devraient pas se limiter à la vérification de l’âge, puisque le gouvernement doit aussi désigner un organe chargé de vérifier le contenu de ces sites pornographiques. Le British Board of Classification, déjà chargé d’attribuer les restrictions d’âge sur les films, DVD et jeux vidéo, devrait hériter de cette mission. Il pourrait ainsi bloquer l’accès à des sites pornographiques dont le contenu (fessées, masochisme, urophilie…) est jugé inapproprié.
Le gouvernement s’appuie sur les statistiques d’une étude réalisée conjointement par l’université du Middlesex et par la NSPCC, une association caritative de protection des enfants, pour arguer de l’importance d’un tel contrôle — qui impose de fait une restriction à la liberté du web, contrairement à ce qu’affirme le ministre du Numérique.
En France, une idée déjà portée par Laurence Rossignol
Selon l’étude, 65 % des adolescents de 15-16 ans et 48 % des 11-16 ans ont déjà vu des contenus pornographiques en ligne. 28 % des enfants tomberaient dessus par hasard tandis que 19 % les chercheraient volontairement.
Pour Will Gardner, responsable de l’association caritative Childnet, dédiée à la sécurité sur le web, cette régulation est bienvenue : « Il est très important de protéger les enfants de cette exposition au porno, au vu de l’impact qu’il peut avoir sur les plus jeunes. »
L’idée pourrait-elle faire son chemin en France ? En février dernier, Laurence Rossignol, ministre de la famille (jusqu’en mai 2017), se disait favorable à l’interdiction de tous les sites pornographiques aux mineurs, estimant que « la pornographie est une violence faite aux femmes » et que « l’accès facile à la pornographie » constitue également « une violence faite aux enfants ».
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