Futile, le bouton "J'aime" de Facebook ? Pour une cour d'appel américaine, c'est loin d'être le cas. Il s'agit fondamentalement d'une déclaration marquant le soutien ou l'appréciation de l'internaute et celle-ci bénéficie du cadre protecteur de la liberté d'expression.

Ces derniers jours, le bouton "J'aime" de Facebook a beaucoup fait parler de lui. Suite au tragique fait divers survenu à Nice, où un bijoutier a abattu d'un tir mortel l'un des deux braqueurs qui tentaient de le dévaliser, une page de soutien sur le réseau social a vu le jour et a reçu en peu de temps plus de 1,6 million de "like". L'objectif ? Se tenir aux côtés de la victime et condamner sa mise en examen alors que la légitime défense devrait l'absoudre de ce meurtre.

Une telle mobilisation est rare pour un fait divers, même lorsqu'il prend une dimension nationale. Elle a donc été disséquée avant de s'assurer de l'authenticité du soutien alors que des doutes sont rapidement apparus sur la validé de certains "J'aime" (provenance étrangère, bots…). D'autres ont cependant questionné la valeur du "J'aime" comme moyen de protestation et nuancé fortement son importance statistique.

Ces réflexions n'ont pas véritablement franchi les frontières hexagonales. Cependant, le bouton "J'aime" fait quand même parler de lui à l'étranger. Aux États-Unis, une cour d'appel fédérale a considéré que cette fonctionnalité, en apparence très anodine, relève bien de la liberté d'expression et qu'elle bénéficie à ce titre d'une protection constitutionnelle.

Selon la cour, dont la décision a été rapportée par le Washington Post, c'est la même chose de dire que l'on aime quelque chose et de le manifester par un autre moyen. "Au niveau le plus élémentaire, cliquer sur le bouton 'J'aime' provoque littéralement la publication d'une déclaration signifiant que l'usager 'aime' quelque chose, ce qui est en soi une déclaration de fond", écrit la cour.

Prenant l'exemple d'un internaute aimant la page Facebook d'un candidat engagé dans une campagne électorale, la cour considère qu'il ne peut y avoir d'équivoque. Et cela, même s'il n'a eu qu'à déplacer sa souris jusqu'au bouton j'aime et cliquer dessus, au lieu de saisir son clavier et écrire son message de soutien pour le faire savoir à ses contacts.

À l'origine de l'affaire se trouve la décision d'un élu qui avait décidé de licencier l'un de ses employés. Son tort ? Avoir cliqué sur le bouton "J'aime" de la page Facebook de l'opposant politique local. En première instance, le tribunal avait considéré que cette manifestation de soutien sous cette forme ne relevait pas de la liberté d'expression. La cour d'appel aura renversé ce jugement.

Le bouton "J'aime" ne soulève pas uniquement des problèmes de liberté d'expression. Il est également une source d'inquiétudes en matière de confidentialité. En 2011, une autorité locale de protection des données personnelles en Allemagne avait demandé aux sites web de le retirer, pour éviter une amende,  au motif qu'il violerait les lois de protection de la vie privée.

Comme le "poke", le bouton "J'aime" est indissociable du réseau social. À tel point qu'il est détourné par ses détracteurs (bouton "Je n'aime pas") pour contester la politique du site communautaire. Malgré tout, son succès auprès des membres est indéniable. À tel point que Facebook s'est penché sur des versions alternatives, comme le bouton "Je veux".

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