Du fait des actions clandestines qu’elle a menées au cours des 70 dernières années, la CIA est nimbée d’une aura de mystère et véhicule beaucoup de fantasmes. Comme toutes les autres agences de renseignement, Langley, du nom du site où se trouve le quartier général de la CIA, n’a pas pour habitude de partager avec le grand public ses informations secrètes. Mais parfois, elle n’a tout simplement pas le choix.
Depuis la signature du décret de déclassification signé par Bill Clinton en 1995, quand il était encore en poste à la Maison Blanche, la CIA a en effet l’obligation de publier ses archives lorsque celles-ci ont plus de vingt-cinq ans d’âge. Bien sûr, ce n’est pas une publication inconditionnelle : la CIA a la possibilité d’expurger des documents bientôt déclassifiés certaines informations jugées trop sensibles.
C’est ainsi que la CIA a mis en ligne une base de données, baptisée CREST (CIA Records Search Tool), sur laquelle les internautes peuvent parcourir littéralement des millions de pages autrefois extrêmement sensibles pour la sécurité nationale. Cela n’allait pas de soi : comme le rappelle The Verge, l’agence a longtemps traîné des pieds avant de mettre ses ressources accessibles sur Internet.
Au début des années 2000, il y eu même le mouvement inverse. En 1999, la CIA avait pu retirer des documents qu’elle jugeait trop sensibles du centre des archives nationales. C’était sous la présidence Clinton. Et à l’ère de George W. Bush, ce sont des dizaines de milliers de dossiers qui ont quitté la sphère publique pour redevenir inaccessible au tout-venant.
Depuis, la CIA s’est davantage conformée aux exigences de la liberté d’information. Si elle fait toujours attention à bien biffer des renseignements trop critiques pour être dévoilés, force est de constater que Langley publie régulièrement des documents déclassifiés, levant ainsi un peu plus le voile sur des pans entiers de son histoire pour le moins agitée.
La base de données du CREST contient évidemment des tonnes d’informations sur la guerre froide puisque la lutte contre les soviétiques était l’une des priorités majeures de la CIA. Ceux qui s’intéressent à l’histoire de la CIA n’apprendront peut-être pas des révélations fracassantes, dans la mesure où de nombreuses opérations soutenues par la CIA sont déjà bien documentées.
Couvrant la période 1940 – 1990, la base de données reste l’occasion de découvrir ou de redécouvrir des opérations comme Gold, qui a consisté à creuser juste en dessous du QG soviétique à Berlin pour espionner le commandement ennemi, le projet Bluebird sur la manipulation mentale ou encore Stargate, qui ne cherchait pas à utiliser une porte des étoiles mais à s’intéresser phénomènes psychiques.
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