« Faites-moi confiance »… pour vous satisfaire ou vous trahir. C’est en substance ce que demande François Hollande, qui s’engage à supprimer l’Hadopi mais affirme vouloir la remplacer par de nouvelles règles, sans préciser lesquelles.

Mise à jour : L’esprit « chèque en blanc » du programme post-Hadopi de François Hollande est encore apparu samedi, dans cette réponse faite à nos confrères d’UniversFreebox à l’occasion d’un déplacement du candidat socialiste à Nancy:

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Article du 7 octobre 2011 Aurélie Filippeti, qui fait partie de l’équipe de campagne de François Hollande, est venue vendredi à la rescousse du candidat socialiste. Embourbé dans ses contradictions sur la loi Hadopi, l’ancien premier secrétaire du Parti Socialiste a bien du mal à calmer le vent de critiques qui se soulève contre lui, alors que Martine Aubry souffle sur les braises.

Elle estime que « François Hollande a été injustement attaqué, par une campagne savamment orchestrée, notamment via des tweets, avec des contre-vérités flagrantes sur le mariage entre personnes de même sexe et sur Hadopi« .

« Ni Hadopi ni Licence Globale !« , résume la députée de Moselle. « Concernant Hadopi François Hollande a réaffirmé à plusieurs reprises son opposition à la criminalisation de la jeunesse dans ses pratiques culturelles. Il a déclaré qu’il abrogerait Hadopi mais que la licence globale ne peut pas être la solution et qu’il souhaitait une nouvelle législation, après concertation, et en cherchant de nouvelles sources de financements« .

C’est donc un chèque en blanc que demande François Hollande. Certes, il abrogera Hadopi, mais pour créer une autre loi dont on ne sait rien. C’est d’ailleurs ce qu’il a lui-même expliqué sur France Inter, en annonçant qu’il voulait supprimer Hadopi mais proposer « une autre législation ».

« On ne peut quand même pas laisser l’internet sans règle« , a-t-il défendu, comme si sans l’Hadopi Internet devenait une zone sans foi ni loi. « Il n’y aurait pas de règle, et alors on pourrait télécharger tout ce qu’on voudrait ? Ce serait la fin du cinéma tel qu’il est organisé« . Il propose donc « des règles », sans préciser lesquelles, et « un système qui permettra d’accéder aux œuvres tout en rémunérant les auteurs« . Retour au point de départ, donc, pour François Hollande, qui avait déjà proposé avant l’été de maintenir l’Hadopi, y compris dans un volet de « dissuasion », mais de la réformer.

Les électeurs ne peuvent se contenter d’une promesse d’abrogation de la loi Hadopi sans savoir par quoi le candidat à la présidence de la République entend la remplacer. S’il s’agit d’avoir une Hadopi bis, à quoi bon l’abrogation de l’Hadopi actuelle ? A plusieurs reprises ces dernières heures, des soutiens de François Hollande nous ont dit que leur candidat voulait abroger Hadopi, pour éteindre l’incendie. Mais aucun ne nous a répondu lorsque nous demandions par quelle nouvelle législation il voulait remplacer la riposte graduée.

Ca n’est plus, comme le prétend Aurélie Filippeti, le temps de la « concertation ». Le débat du téléchargement et du partage des œuvres est vif depuis déjà presque 10 ans. Combien d’années encore faut-il consulter ? Arrive un moment où il faut savoir décider.

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