Google a ajouté MediaFire à la liste des termes bloqués sur ses fonctions de suggestion de requêtes et d’affichage instantané des résultats. Une auto-censure troublante, qu’il peine à justifier.

C’est une pente dangereuse que celle empruntée par Google. L’an dernier, la firme de Mountain View a commencé à bloquer certaines expressions jugées « inappropriées » sur ses fonctions Google Suggest et Google Instant, qui permettent respectivement de suggérer des termes à rechercher, et d’afficher les résultats sans avoir à cliquer sur le bouton « rechercher ». Mais loin de se satisfaire de bloquer des termes liés à la pornographie, à la violence ou aux discours haineux, Google a aussi bloqué des mots comme BitTorrent, Torrent, RapidShare ou MegaUpload, qui sont pourtant légitimes en soi. Un problème d’autant plus important que Google Instant est appelé à devenir l’utilisation standard de Google.

Ce mardi, TorrentFreak rapporte que Google a encore étendu la liste des expressions bloquées sur Suggest et Instant, en censurant le mot « Mediafire », du nom du site de stockage et de téléchargement direct. Mais il n’a pas bloqué ses concurrents Hotfile ou Fileserve. « Nous supprimons des termes de l’Autocomplete lorsque nous trouvons que ces termes sont associés de près à des résultats violant (les droits d’auteur)« , explique Mistique Cano, porte-parole de Google.

Le moteur de recherche, qui refuse de dévoiler la liste des termes censurés, ne veut rien dire non plus des critères qui l’amènent à ajouter tel ou tel mot à la liste des requêtes que l’on ne saurait saisir. « Nous examinons plusieurs facteurs, dont la corrélation entre le terme et les résultats qui ont été sujets à des demandes de retrait valides« , explique simplement Google. « Cette mesure est une parmi plusieurs que nous avons implémentées pour combattre les violations de droits d’auteur en ligne« . Or comme le dit très bien TorrentFreak, le problème est de savoir où Google placera la ligne rouge, entre la défense des droits d’auteur et la défense de la liberté d’expression.

Sur ce thème, Pascal Nègre avait expliqué à l’eG8 sans rougir que le blocage de The Pirate Bay en Italie n’était en rien une violation de la liberté d’expression. Or certains artistes qui utilisent TPB pour faire connaître leurs œuvres pensent le contraire

Le problème est que Google combine ses activités de moteur de recherche avec des activités croissantes d’éditeur de contenu, ce qui l’oblige constamment à arbitrer entre ses intérêts. En filtrant les recherches liées aux sites de partage de fichiers, Google cherche-t-il à protéger les droits d’auteur, ou à protéger ses relations commerciales pour Google Music et YouTube ?

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