Le DJ français David Guetta dit ne jamais avoir eu peur du piratage, et préconise d’exploiter la gratuité pour gagner de l’argent.

Le producteur et DJ français David Guetta rejoint la liste des artistes qui ne voient pas l’intérêt des lois Hadopi et autres mesures de lutte contre le piratage. « Je n’ai jamais été très nerveux au sujet du piratage sur Internet« , aurait-il en effet déclaré lors du dernier MIDEM à Cannes, selon des propos rapportés par le Daily Star. Au contraire, l’artiste et hommes d’affaires estime qu’il faut embrasser la gratuité plutôt que de la rejeter, en sachant l’exploiter intelligemment.

« Parfois il faut donner gratuitement des contenus, même si ça ne vous rapporte pas d’argent. Ca ne doit pas forcément être de la musique, ça peut être des vidéos, des images et ainsi de suite« , conseille-t-il. Sous-entendu, en offrant des contenus qui n’ont pas de valeur intrinsèque, l’artiste aide à se forger une communauté de fans qui seront mieux disposés à acheter les contenus ou services qui ont le plus de valeur marchande : produits dérivés, places de concerts, coffrets premium, …

Un précepte qu’il applique seulement en partie sur son site officiel, où l’on peut écouter la plupart des chansons en streaming, gratuitement, mais pas les télécharger. Les achats des chansons se font sur iTunes, ou depuis la boutique de David Guetta qui permet également de créer un disque personnalisé, sur le modèle imaginé par Joachim Garraud (lequel a sorti récemment son coffret Invasion Box 2011 à 99,99 euros, avec de nombreux objets matériels dont un casque, une clé USB et un tshirt).

La position de David Guetta rejoint celle de nombreux artistes de la musique électronique, et notamment du précurseur Cerrone, qui s’était très fortement opposé à la loi Hadopi en 2009. D’autres artistes plus inattendus, dans des genres musicaux très éloignés de l’électro, se sont également prononcés dans le même sens, à l’image de Daniel Guichard, Michel Sardou ou Francis Lalanne.

Plus radical encore, le réalisateur américain Francis Ford Coppola posait la question à la fois la plus provocatrice et la plus pertinente au sujet du piratage : « Qui a dit que les artistes devaient faire de l’argent ?« .


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