L’administration américaine actuelle a nommé plusieurs personnalités proches des industries du divertissement. Cette proximité s’est à nouveau manifestée récemment, avec la nomination de Donald Verrilli au poste de avocat général des États-Unis. Celui-ci est à l’origine de la jurisprudence Grokster, fragilisant le statut d’éditeur de logiciels P2P, et a cherché à bloquer la révision du procès de Jammie Thomas.

Depuis le début de son mandat, le 20 janvier 2009, Barack Obama s’est illustré à plusieurs reprises en nommant des personnalités ayant des liens étroits avec l’industrie du divertissement. Des conseillers juridiques issus de la Recording Industry Association of America (RIAA) et du Business Software Association (BSA) ont ainsi intégré des postes importants au sein du département de la justice.

Cette tendance s’est confirmée lundi dans un communiqué de presse publié par la Maison Blanche et repéré par Wired. Nous apprenons que Donald Verrilli, qui jusqu’à présent a servi comme conseiller juridique auprès du président Obama, a été nommé avocat général des États-Unis (Solicitor General of the United States), un poste actuellement occupé par Neal Katyal.

Avec cette nomination, Donald Verrilli va retrouver une institution qu’il connaît bien. Avant de devenir conseiller juridique, Donald Verrilli était procureur général adjoint associé (associate deputy attorney general). Il avait été nommé début 2009 à ce poste par Barack Obama. Son rôle était alors de se pencher sur les questions de sécurité et de politique.

Auparavant, Donald Verrilli a travaillé au sein d’un cabinet d’avocats, Jenner & Block. Spécialisé notamment dans les questions de propriété intellectuelle, il a défendu les intérêts du conglomérat américain Viacom (MTV, Paramount, UIP…) et de la Motion Picture Association of America (MPAA), l’association chargée de défendre les intérêts de l’industrie du cinéma.

Donald Verrilli a également travaillé avec l’industrie du disque, en obtenant de la Cour suprême la jurisprudence Grokster. Celle-ci fragilise juridiquement l’édition de logiciels de peer-to-peer aux États-Unis. Le futur avocat général a également tenté de bloquer la révision du procès de Jammie Thomas, sans succès. Celle-ci avait été condamnée à dédommager la RIAA à hauteur de 220 000 dollars pour avoir téléchargé 24 fichiers musicaux sur KaZaA.

La présence de proches de l’industrie culturelle dans l’administration Obama et dans certains départements clés des États-Unis n’est pas vraiment surprenante. Le vice-président Joe Biden, colistier du président américain lors de la campagne présidentielle, a des liens étroits avec certains lobbies. En août 2008, nous avions brossé un tableau critique du passé de l’ancien sénateur américain.


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