Alors qu’Eric Besson avait exigé d’OVH qu’il cesse sans aucune forme de procès d’héberger Wikileaks, le député François Loncle demande au ministre de l’économie numérique de « défendre la liberté d’information » sur Internet.

Pour une première sortie politique en tant que nouveau ministre de l’économie numérique rattaché à Bercy, Eric Besson avait fait fort en demandant au début du mois de décembre que cesse l’hébergement de Wikileaks en France. Le successeur de Nathalie Kosciusko-Morizet a signé d’emblée la direction qu’il souhaitait donner à son ministère, loin de la défense de la liberté d’expression et de communication. Mais pouvait-on attendre mieux de sa part ?

Heureusement, comme nous le rappelions dans nos voeux pour cette année 2011, la réaction de l’hébergeur OVH a permis de rappeler au gouvernement que la France est encore un Etat de droit, tandis que la multiplication des sites miroirs a montré que les tentatives de censure seraient inopérantes techniquement, et même contre-productives. Aux dernières nouvelles, l’affaire était dans les mains du premier ministre François Fillon, censé décider du sort de Wikileaks sur le territoire français. Une manière de l’enterrer pour éviter que l’on s’en souvienne.

Mais certains ne semblent pas vouloir passer la demande du ministre à l’oubliette. C’est le cas du député socialiste François Loncle. Ancien journaliste de formation, l’élu de l’Eure a interpelé la semaine dernière Eric Besson pour défendre Wikileaks, et lui demander de le soutenir. Grâce à la publication des câbles diplomatiques, « chaque citoyen peut directement appréhender certains aspects de la politique extérieure contemporaine de la première puissance mondiale« , se félicite M. Loncle. Il « prie (le gouvernement) de prendre toutes les mesures nécessaires pour que cesse le boycottage des sites français hébergeant WikiLeaks, dans la mesure où aucune action judiciaire n’a été engagée contre WikiLeaks, aussi bien aux États-unis qu’en Europe, et que WikiLeaks ne contrevient pas, en France, aux dispositions de la loi informatique et libertés« .

Le député ne va pas jusqu’à souhaiter la publication intégrale des câbles diplomatiques, puisqu’il appelle « au sens de responsabilité les médias qui publient ces documents« . Ce qui doit mettre en perspective d’ailleurs le traitement totalement disproportionné réservé à Wikileaks dans cette affaire des câbles diplomatiques, alors que le site de Julian Assange n’a révélé que 1 % des documents en sa possession, en se rendant dépendant de ses partenaires médiatiques.

En conclusion, François Loncle demande à M. Besson « de condamner la chasse aux internautes, qui est l’apanage de régimes répressifs, et de défendre la liberté d’information« . Ce qui semble porter au delà du simple cas de Wikileaks…


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