L’enveloppe de 15 millions d’euros ne permet probablement pas de concrétiser les ambitions affichées sur le papier. Mais le projet INDECT, dont une vidéo de présentation a fuité sur Internet, fait froid dans le dos dans sa volonté de tout surveiller et d’anticiper sur la commission des délits, façon Minority Report.

L’Union Européenne a lancé en janvier dernier le Projet INDECT, une plateforme de surveillance globale assise sur la collecte et l’analyse d’informations tirées de la télévision, d’Internet, des conversations téléphoniques, des caméras de vidéosurveillance et d’autres sources qui permettent aux autorités de prévenir les menaces sur la sécurité en milieu urbain. Le projet, extrêmement ambitieux, est doté d’un budget de 14,68 millions d’euros, et doit se développer sur cinq ans.

La France, l’Autriche, la Bulgarie, la République Tchèque, l’Allemagne, la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie, l’Espagne et la Grande-Bretagne participent activement à la mise en œuvre du projet. Entre autres objectifs, le projet doit aboutir à une plateforme pour « l’acquisition de contenus multimédia, le traitement intelligent de toute l’information et la détection automatique de menaces et la reconnaissance d’un comportement anormal ou de violences« , et au développement d’un « nouveau type de moteur de recherche qui combine la recherche d’images et de vidéos basées sur des contenus watermarkés, et le stockage de métadonnées sous la forme d’empreintes numériques« .

INDECT doit savoir tracker les objets mobiles, détecter les personnes et les documents en se basant sur les systèmes de reconnaissance de visages et d’empreintes (watermarks), et indexer tout le net : sites web, forums de discussions, newsgroups, serveurs FTP, réseaux P2P, et même ordinateurs personnels.

Pour rassurer sur le bienfondé du projet, le groupe en charge d’INDECT a fait réaliser une vidéo surréaliste qui a fuité sur YouTube. On y voit un document relatif à INDECT volé, et un système de surveillance qui se met automatiquement en place grâce à la détection du comportement anormal pour reconnaître via les caméras de surveillance la personne qui a volé le document, et le véhicule utilisé, traqué grâce à la surveillance par satellite et l’écoute des téléphones portables. Le tout permet de récupérer le document avant-même qu’il parvienne à destination.

La sécurité vaut-elle un tel niveau de violation de la vie privée ?

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