Si l’exercice semble plus tenir de la politique fiction que d’un véritable plan de bataille en cas de pandémie virale, on ne peut s’empêcher d’y penser : la nature d’un projet de loi comme Hadopi n’est-il pas problématique dans la mesure où l’une des solutions envisagées par les autorités publiques est d’inciter les Français à rester chez eux et à effectuer le maximum de tâches et de démarches à distance ?

Que faire d’Hadopi en cas de grave pandémie grippale en France ? S’il ne faut évidemment pas céder à la psychose, il est néanmoins légitime de se poser la question dans la mesure où l’élément phare de ce projet de loi réside justement dans la suspension de l’accès à Internet.

Or, si nous n’en sommes évidemment pas là et qu’il n’est bien entendu pas question pour l’heure de limiter drastiquement les déplacements de la population, on ne peut s’empêcher de se demander quel est l’intérêt d’un loi qui ambitionne de couper la connexion à Internet d’un abonné, et donc par extension de tout un foyer.

En effet, l’une des pistes pour éviter de paralyser totalement le pays réside dans le transfert d’un certain nombre de tâches sur le Réseau des réseaux. Ainsi, certains employeurs n’hésiteront pas à renvoyer leurs employeurs chez eux pour qu’ils travaillent à distance ou permettre aux élèves et aux étudiants de poursuivre leur scolarité le plus normalement du monde en accédant à des cours à distance.

L’ISOC France rappelle ainsi qu’en cas d’épidémie H1N1 frappant le territoire national, les établissements scolaires seraient tout simplement fermés pour laisser place à un enseignement à domicile via Internet. « Si les dispositions de la loi Hadopi 2 étaient en vigueur aujourd’hui, l’accès au net de milliers de famille pourrait être suspendu et leurs enfants privés de facto du droit à l’éducation » relève l’association.

« L’ISOC France demande aux députés français de penser au présent et à l’avenir de nos enfants, au moment du vote. En leur âme et conscience » demandent les responsables de l’ISOC. Pour eux, « on ne peut pas prétendre entrer dans la société du XXIe siècle avec des conceptions disciplinaires d’un autre âge« . Est-ce que pour autant les parlementaires seront sensibles à ce genre d’arguments ? En effet, rappelons que pour l’heure, ce sont surtout des déclarations alarmistes qui frappent le pays, à défaut de véritable grippe…


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