YouTube a son procès à 1 milliard de dollars contre Viacom, PornoTube aura son procès à 150.000 $ par contenu contre Vivid Entertainment Group. Le géant des contenus pornographiques reproche au site de partage de vidéos pour adultes de « permettre aux utilisateurs de poster des vidéos qui incluent des contenus protégés par le droit d’auteur« . Vivid a ainsi porté plainte contre PornoTube à Los Angeles, et demande 150.000 $ de réparation par extrait vidéo diffusé sans son autorisation. Les contenus visés sont notamment extraits des films Infirmières de nuit ou Là où les garçons ne sont pas 7. Tout un programme.

« Nous avons décidé de prendre position et de dire « c’est fini ». Nous allons poursuivre tous ces sites gratuits« , prévient Steven Hirsh, le co-dirigeant de Vivid. « Concurrencer les sites gratuits n’est déjà pas facile, mais devoir concurrencer des versions gratuites des contenus de Vivid est très énervant« , explique-t-il.

Comme nous le rapportions récemment, plusieurs gros sites à la YouTube dédiés aux contenus pornographiques amateurs menacent effectivement l’industrie de la Porn Valley, sans doute beaucoup plus par leur caractère social que par le piratage. Les sites comme PornoTube, YouPorn ou Yuvutu sont de véritables réseaux échangistes virtuels qui proposent aux exhibitionnistes en herbe de montrer leurs exploits érotiques à la terre entière, pour le plus grand bonheur des voyeurs. Et ils sont nombreux. Yuvutu possède quelques 310.000 membres, et Pornotube a déjà dans ses bases plus de 1,5 millions de vidéos.

Plus encore que l’industrie du disque ou du cinéma, l’industrie pornographique doit donc se renouveler pour trouver une valeur ajoutée dans les contenus qu’elle propose, par rapport aux contenus amateurs. Jon B, le vice-président du studio pornographe Red Light District, qui veut imiter la RIAA et poursuivre individuellement les internautes qui se prêtent au piratage, se trompe donc fondamentalement de stratégie. Rien ne resssemble plus à une fellation qu’une autre fellation. Si les internautes ne peuvent plus télécharger une vidéo piratée, ils iront chercher celle réalisée gracieusement par une amatrice sur YouPorn. Là où Jamendo souffre d’un manque de notoriété des musiciens qui proposent leurs musiques gratuitement, les sites comme Pornotube ne devraient avoir aucun mal à attirer de très nombreux amateurs, qui progressivement détruiront le business de la vidéo porno professionnelle.

Si Vivid (qui refuse un partage des revenus publicitaires pour transiger) l’emporte contre PornoTube, ce sera donc une victoire à la Pyrrhus.

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