La Quadrature du Net publie une lettre ouverte cosignée par de nombreuses associations. Dans celle-ci, les gouvernements sont priés de protéger la liberté d'expression et la vie privée, alors qu'une dérive sécuritaire est à craindre depuis les attentats contre Charlie Hebdo.

L'appel sera-t-il entendu ? Ce vendredi, la Quadrature du Net publie une lettre ouverte soutenue par vingt-deux associations (dont l'Electronic Frontier Foundation et l'Open Rights Group) dans laquelle elle exhorte les autorités à résister à la tentation sécuritaire qui est en train de se manifester en France et dans le reste de l'Europe, en réponse aux attentats qui ont lieu à Paris début janvier.

"Plus de surveillance n'est pas nécessairement synonyme de meilleure surveillance", prévient la Quadrature du Net. "Augmenter la portée et l'ampleur de l'espionnage par le gouvernement ou son interférence avec la liberté d'expression ne sont pas la réponse à tous nos problèmes de sécurité ou de société", ajoute-t-elle. Le cas des frères Kouachi et de Amedy Coulibaly est d'ailleurs éclairant.

Comme le pointe Le Monde, c'est au cours de leur séjour en prison et à l'occasion de quelques rencontres à l'extérieur qu'ils se sont rencontrés, avec Djamel Beghal, qui deviendra leur mentor. Internet n'a pas joué de rôle significatif dans leur parcours. Et surtout, ils étaient tous connus des services de police. Certains étaient même suivis de près par la DGSI pendant plusieurs années.

"Les responsables français ont admis qu'ils avaient en leur possession des renseignements antérieurs à cette attaque, ce qui suggère que, d'une part, une surveillance inadéquate n'a pas contribué à ces terribles attaques, et, d'autre part, qu'une surveillance augmentée n'aurait pu les empêcher", note la Quadrature. En réalité, c'est d'abord un problème de traitement de l'information pour en tirer quelque-chose d'exploitable.

Dans sa lettre, l'association ne dit pas qu'il ne faut rien faire. Mais le remède à appliquer par les gouvernements ne doit pas être pire que le mal. Or, à force d'empiler les lois sécuritaires, ce sont les droits fondamentaux qui sont directement attaqués, centimètre par centimètre. "Il n'existe pas de solutions faciles ou rapides", reconnaît la Quadrature. Ce qu'il faut, c'est du courage politique.

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