Des pirates maniant l’humour ont divulgué des données d’un laboratoire nucléaire américain, mettant en danger la confidentialité des employés.

Le message est grotesque, l’affaire est sérieuse. SiegeSec, un groupe d’hacktivistes a dévoilé le 21 novembre les données d’un important laboratoire nucléaire aux États-Unis, l’Idaho National Laboratory. Les hackers se revendiquent ironiquement sur Telegram comme des « gay furries » — un « furry » étant quelqu’un qui aime (et sexualise) les personnages qui ont des caractéristiques à la fois humaines et animales.

« Tant de données croquantes, si vous tentez de créer des femmes chats, on le saura », peut-on lire dans un message sur un forum de hacker. Les pirates font référence à un « meme » d’internet, se moquant des personnes qui voudraient créer des chats humanoïdes sexy. C’est un humour de niche, pas besoin de comprendre.

La revendication sur la chaîne Telegram du groupe de hackers. // Source : Numerama
La revendication sur la chaîne Telegram du groupe de hackers. // Source : Numerama

La publication est moins drôle, puisque les pirates détiendraient les données personnelles des employés du laboratoire. Les listes contiennent : les noms, les dates de naissance, les adresses électroniques, les numéros de téléphone, les adresses physiques, les informations sur leur emploi. Des captures permettent de confirmer cette fuite.

À priori, seul le service des ressources humaines du laboratoire aurait été infiltré. Environ 6 000 personnes travaillent à l’Idaho National Laboratory, souvent sur des sujets sensibles. C’est dans cette institution qu’a été mis au point le premier générateur nucléaire capable de fournir assez d’électricité pour le quotidien.

Des pirates sans motivation politique ou financière

« L’Idaho National Laboratory (INL) a été la cible d’une violation de données de cybersécurité […] L’INL est en contact avec les agences fédérales d’application de la loi, y compris le FBI et l’agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures du ministère de la sécurité intérieure, afin d’enquêter sur l’étendue des données touchées par cet incident », a déclaré le laboratoire au média local East Idaho News.

SiegedSec ne se réclame pas d’un mouvement ou un pays en particulier, on ne comprend donc pas leurs motivations réelles. Ce groupe de hackers a déjà tenté de cibler de grosses entités telles que l’OTAN en octobre dernier, sans dégâts conséquents.

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