Le navigateur Opera propose désormais de faire transiter l’ensemble du trafic par un VPN gratuit et illimité, pour sécuriser ses connexions ou contourner des blocages géographiques. Mais qui paye ?

Opera tente d’innover pour gagner quelques parts de marché, tout écrasé qu’il est par le poids de Google Chrome, Firefox et Internet Explorer (ou plus récemment, Edge). Après avoir intégré un ad-blocker le mois dernier, Opera propose désormais à ses utilisateurs de naviguer sur internet en dissimulant leur adresse IP véritable derrière un VPN gratuit et illimité.

La fonctionnalité est pour l’instant implémentée dans la version d’Opera réservée aux développeurs, mais elle devrait logiquement faire son apparition aussi dans la version grand public, lorsqu’elle aura été éprouvée. Les VPN (ou « réseaux privés virtuels ») permettent de faire transiter les communications, généralement de façon chiffrée, par des serveurs qui font le pont entre les sites et applications visités, et l’utilisateur final. Ils permettent ainsi, selon les besoins, de protéger son anonymat, ou de masquer son origine géographique, par exemple pour accéder à des contenus bloqués dans son propre pays.

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La fonctionnalité VPN sous Opera doit être activée dans les paramètres, sous l’onglet « Vie privée & Sécurité ».

« Nous sommes le premier grand navigateur à intégrer un VPN illimité et gratuit. Désormais, vous n’avez plus besoin de télécharger des extensions de VPN ou de payer des abonnements à des VPN pour accéder à des sites web bloqués ou pour protéger votre navigation sur des accès Wi-Fi publics », se félicite l’entreprise sur son blog.

Après une remise à plat de ses services, « il nous est apparu évident que ce dont les gens ont besoin ne sont pas les mêmes fonctionnalités que ce qui était pertinent il y dix ans », explique Krystian Kolondra, le vice-président à l’ingénierie d’Opera.

Si c’est gratuit, qui paye ?

Opera n’explique jamais comment la fonctionnalité est financée, ni qui la fournit. Comme pour tout service VPN, il est important de savoir à qui l’on fait confiance pour administrer l’ensemble de son trafic de navigation. Tout ce que l’on fait sur le navigateur passe en effet par les serveurs du fournisseur.

C’est au moment d’activer la fonctionnalité dans les options du navigateur que l’on voit, en petites lettres, que le service est fourni par la société SurfEasy, une filiale d’Opera basée au Canada qui, normalement, fournit le service de façon payante, entre 6,49 $ par mois et 11,99 $ par mois.

Pour profiter du VPN gratuit et illimité, l’utilisateur doit accepter les conditions d’utilisation de SurfEasy, et sa politique de vie privée. Cette dernière affirme que Surfeasy ne conserve aucun journal de connexion et donc, « ne stocke pas les adresses IP d’origine des utilisateurs lorsqu’ils se connectent à [son] service ». Il ne conserve pas non plus l’historique des sites ou applications utilisés. Néanmoins, le service prévient qu’il peut fournir des données si les autorités judiciaires l’exigent, « y compris vos données d’utilisation ».

Si ces contrats restent appliqués dans la version grand public d’Opera, il n’y a donc aucun problème apparent à utiliser ses services, dont on ne comprend pas comment ils sont financés. Il est possible qu’il s’agisse uniquement pour Opera de payer pour gagner des parts de marché, au moment où l’éditeur cherche à se vendre… à un consortium chinois. Faudra-t-il continuer à faire confiance à un VPN détenu par des fonds chinois ? Chacun jugera.

Le VPN d’Opera en pratique

Une fois la fonctionnalité activée, le service fonctionne très simplement. Un bouton « VPN » vient se glisser dans la barre d’adresse, à gauche de l’URL du site visité, qui permet de voir le volume de données consommées (mais s’agissant d’un service illimité, ça n’a pas tellement d’importance), ainsi que l’adresse IP apparente utilisée, et la provenance géographique, que l’on peut changer.

La petite fenêtre permet aussi d’activer ou de désactiver rapidement la fonctionnalité, ce qui évite d’avoir à retourner systématiquement dans les options.

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Actuellement, le VPN d’Opera permet de choisir entre une IP des États-Unis, du Canada, ou d’Allemagne. Mais selon nos constatations, il ne fonctionne pas pour contourner les blocages mis en place récemment par Netflix, et accéder par exemple au catalogue américain du service de SVOD :

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