Du fait de son importance sur le web, Google concentre de nombreuses critiques sur pratiquement tous les sujets du numérique. Au détour d'un rapport britannique sur l'économie créative, un député a considéré que la firme de Mountain View est devenue "trop grosse, trop puissante et trop influente".

Google est-il devenu trop important ? Dans un rapport (.pdf) consacré à l'économie créative, le site web Quartz a relevé l'obsession des parlementaires britanniques pour la firme de Mountain View. L'entreprise est en effet citée 235 fois dans le document, alors que la deuxième entreprise la plus mentionnée, Apple, n'apparaît "que" 55 fois (Facebook est évoqué 53 fois et Amazon 21 fois), soit quatre fois moins.

Il est vrai que l'entreprise américaine, qui a fêté ses quinze ans ces jours-ci, est loin d'être restée la petite startup fondée par deux étudiants. Elle s'est imposée aujourd'hui comme le passage incontournable pour accéder à l'information : sa part de marché dans la recherche en témoigne, tout particulièrement en Occident (plus de 90 % en Allemagne, en Angleterre, en Espagne et en France).

L'importance prise par Google dans une multitude de secteurs en ligne est un problème, pour le député britannique Jim Sheridan, membre de la Chambre des communes. "Le problème est que Google est simplement devenu trop gros, trop puissant et trop influent, pas seulement pour le gouvernement britannique mais aussi pour le gouvernement américain".

Et le parlementaire de se demander : "en tant que législateurs, ne pouvons-nous pas tout ce qui est possible pour aider ceux qui sont pris dans la toile Google ?". Car Jim Sheridan n'a guère apprécié "l'arrogance" du groupe lorsqu'une délégation s'est rendue aux USA pour rencontrer les dirigeants de la firme et au moment où ses représentants se sont présentés lors d'une audition parlementaire.

La charge de Jim Sheridan contre Google n'est que l'une des citations relevées par Quartz. De nombreux autres parlementaires ont également affiché une virulence plus ou moins marquée contre le groupe californien ou marqué une inquiétude concernant le poids actuel du groupe dans les activités numériques des internautes. Sans parler des projets actuels et futurs de la firme.

Des critiques qui existent ailleurs dans le monde

Cette peur d'un Google tout-puissant n'est pas cantonnée au Royaume-Uni. Il y a trois ans, la ministre allemande de la justice avait invité Google à "progresser dans une meilleure transparence sur l'utilisation des données personnelles collectées" tout en constatant la mise en place d'un monopole similaire à celui de Microsoft en son temps. Les choses n'ont pas évolué favorablement depuis.

En France, le patron de la SNCF a préconisé dans un rapport de scinder Google en différentes divisions, dont l'une aurait pour seule fonction la gestion du moteur de recherche. Il s'agit en fait de bien séparer la recherche de l'information d'autres activités, dont le succès dépend aussi de leur position dans le moteur de recherche… une plus haute position apporte un trafic plus important.

Les critiques contre l'entreprise sont en tout cas régulières et nombreuses : la société est accusée d'éliminer la concurrence au profit de ses propres produits et services, de manipuler l'algorithme de recherche, de pousser à l'adoption de ses fonctionnalités, de frauder le fisc ou encore de renforcer son lobbying, à l'étranger mais aussi en France. Pour n'en citer que quelques-unes.

Même le PDG de Microsoft, Steve Ballmer, considère qu'il y a un problème. Dernièrement, c'est le refus de satisfaire aux demandes de la CNIL, au motif que l'analyse de l'autorité de contrôle est inexacte, qui s'est ajouté à la longue liste des points d'achoppement impliquant Google.

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