Si le premier bilan de l’activité de la Haute Autorité pour l’année 2011 montre une riposte graduée active, tous les internautes férus de téléchargement illicite n’ont pas changé pour autant leurs habitudes. Certains continuent d’ignorer les différents avertissements de la Hadopi, en migrant par exemple sur d’autres solutions que le P2P.

À la fin du mois de septembre, la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet organisait un point presse pour faire le bilan de son rapport d’activité pour l’année 2010. Le rapport, qui couvre en réalité les 18 premiers mois d’activité de l’Hadopi, du 1er janvier 2010 au 30 juin 2011, a montré une Hadopi très active sur le terrain de la riposte graduée.

Parmi les principaux chiffres fournis par la Haute Autorité lors de cette présentation, nous avons appris que pas moins de 470 935 mails d’avertissement et 20 598 courriers recommandés ont été envoyés aux internautes en indélicatesse avec le droit d’auteur. Sur les 1 023 079 demandes d’identification des adresses IP demandées par l’Hadopi aux FAI, 911 970 ont été effectuées (89 % du total).

L’activité soutenue de l’Hadopi contre le piratage sur les réseaux peer-to-peer, si elle pousse une partie des internautes à lever le pied ou à cesser complètement le piratage, n’inquiète pourtant pas tous les internautes. Certains continuent à télécharger sur le net, en modifiant ou non leurs habitudes. C’est ce qui ressort d’un reportage mené par iTélé et qui s’intéresse au comportement de l’un d’entre eux.

Devant la caméra, Olivier montre comment éviter d’être pris dans les mailles de la riposte graduée en se rendant sur des plates-formes non couvertes par Trident Media Guard, la société chargée par les ayants droit de collecter les adresses IP des internautes accusés d’enfreindre le droit d’auteur. Il explique ainsi comment télécharger Tron : Legacy depuis MegaUpload, dont les serveurs ne sont pas en France.

Plus intéressant, le reportage explique qu’Olivier a déjà été confronté à la riposte graduée par le passé en recevant un avertissement de la Hadopi. Cela montre un cas concret où l’internaute, qui fréquentait jusqu’alors les réseaux peer-to-peer, très certainement BitTorrent, a migré sur d’autres solutions qui évoluent actuellement en dehors du cadre de la riposte graduée.

Dans son étude sur les pratiques et les perceptions des internautes français, la Hadopi avait mis en avant l’impact considérable de la riposte graduée sur le comportement des pirates. 50 % des avertis auraient arrêté de pirater, selon les premières informations issues de l’enquête barométrique de mai 2011. En réalité, les chiffres avancés doivent être considérés avec beaucoup plus de nuance.

Comme Olivier, il est certain qu’une part non négligeable des internautes ne craint pas la riposte graduée mise en œuvre par l’Hadopi. Certains, très au fait des limites de la Haute Autorité, ont d’ores et déjà migré sur d’autres plates-formes. D’autres sont peut-être encouragés à poursuivre, que ce soit par le biais d’initiatives comme Pourquoi je pirate ou par celui d’émissions de TV comme Bref ou le SAV d’Omar et Fred.


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