Snap. Inc dévoilait ce mercredi son premier bilan financier depuis son introduction en bourse. La société encaisse des premières pertes sans s’inquiéter outre mesure. Toutefois, son patron, Evan Spiegel ne mâche pas ses mots pour dénoncer la riposte de son rival Facebook.

Les premiers résultats financiers de Snap. Inc, présentés ce mercredi, n’ont guère réjoui les investisseurs qui ont fait perdre, dans la foulée, deux milliards de dollars aux deux co-fondateurs, Evan Spiegel et Bobby Murphy sur la place boursière.

Depuis l’annonce des résultats, la bourse new-yorkaise semble en effet faire payer la déception — les chiffres sont légèrement en dessous des objectifs — à l’entreprise qui voit le prix de son titre chuter depuis hier.

À l’heure où sont écrites ces lignes, Snap. Inc terminait sa journée boursière de mercredi avec un titre à plus de 22,9 $. Il devrait commencer ce jeudi à moins de 18 $, soit une chute de l’ordre de 20 % depuis la clôture.

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Snap, en dessous des objectifs attendus

La déception des investisseurs se porte sur les utilisateurs quotidiens : 169 millions étaient attendus par JP Morgan, le cabinet d’analyses, mais Snap. n’en déclare finalement que 166, enregistrant de fait une progression contenue de 5 millions d’utilisateurs depuis son introduction en bourse.  À l’heure où Instagram se targue de réunir plus de 200 millions d’utilisateurs sur ses Stories, la comparaison est difficile pour le réseau social d’Evan Spiegel.

Enfin, les revenus de la société ne sont guère plus réjouissants : là où 158 millions de dollars étaient attendus, Snap. Inc n’en enregistre que 149,6 millions. Si Snapchat ne remplit pas ses objectifs, la firme continue de croître, ses revenus sont marqués par une augmentation palpable. En 2016, sur la même période, ils dépassaient difficilement les 50 millions.

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Spiegel vise Facebook

Malgré la situation délicate exposée par Snap. Inc à ses investisseurs, Evan Spiegel est loin de s’avouer vaincu et profite de l’occasion pour lancer une pique à Facebook, son principal concurrent : « Si vous voulez être une entreprise créative, vous devez être à l’aise et apprécier le fait que les gens copient votre produit si vous faites des choses intéressantes. Mais ce n’est pas parce que Yahoo a une barre de recherche qu’ils sont Google pour autant. » Le CEO laisse entendre que l’adoption par Facebook des codes de son application ne fait pas du réseau social le même produit, ni financièrement, ni technologiquement, que celui de Snap. Inc.

Bloomberg a remarqué que Spiegel était également revenu à plusieurs reprises sur le fait que sa société ne pratique pas le growth hacking sans citer d’autres concurrents pratiquant ce type d’optimisation de la croissance de leurs apps. Toutefois, Facebook ayant largement répandu cette stratégie consistant à optimiser chaque utilisateur pour en atteindre de nouveaux, la critique était sans conteste destinée à Zuckerberg aussi.

Evan Spiegel lors d'une conférence. // Source : JD Lasica

Evan Spiegel lors d'une conférence.

Source : JD Lasica

En fin de compte, ces premiers mois de Snap. Inc en bourse sont loin d’être catastrophiques et la firme pourra s’en remettre. L’événement est encore mineur et ne mine pas durablement la santé financière de la startup. Toutefois, de nombreux médias s’interrogent sur la lucidité de Spiegel face à Facebook : ne sous-estimerait-il pas son concurrent alors même que ce dernier a passé la vitesse supérieure pour se débarrasser de toute concurrence ?

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