En plagiant les stories de Snapchat sur Instagram et Facebook, Mark Zuckerberg espérait augmenter le nombre d’utilisateurs des deux plateformes. Si le pari tourne à l’échec remarqué sur le premier réseau social, il est bien parti pour permettre au second d’atteindre la barre symbolique du milliard d’utilisateurs mensuels avant la fin de l’année.

Instagram poursuit son impressionnante progression : le parent de Facebook, intégralement tourné vers la vidéo et la photo, revendique désormais 700 millions d’utilisateurs mensuels, soit 100 millions de plus qu’en décembre 2016, il y a seulement 4 mois.

Instagram s’en est réjoui sur son blog : « Avec de nouvelles fonctionnalités comme les stories, les vidéos en direct et les messages éphémères dans Direct, les [utilisateurs] disposent de plus de moyens que jamais de s’exprimer et de se sentir plus près de ce qui les concerne. »

Si Instagram, lancé en 2010 et racheté par Facebook en 2012, poursuit son essor à ce rythme, il pourrait bien atteindre le milliard d’abonnés avant la fin de l’année 2017. Et ainsi devenir le deuxième réseau social à atteindre le palier du milliard d’utilisateurs, derrière Facebook (1,8 milliard). À titre de comparaison, il avait fallu 6 mois à Instagram pour attirer ses précédents 100 millions d’abonnés supplémentaires.

Les stories, meilleur outil de croissance ?

Comment expliquer cette accélération massive, pour une plateforme exclusivement mobile qui ne dispose pas — contrairement à Facebook et Twitter — de version web digne de ce nom (simplement consultative puisqu’il est impossible d’y publier du contenu) ?

D’abord par le succès massif des stories,  ces photos ou vidéos vouées à disparaître au bout de 24 heures, qui trônent au sommet du fil de publications d’Instagram. Depuis le lancement, en août 2016, de cet outil clairement plagié sur Snapchat, Instagram ne cesse d’accélérer sa croissance. Ses stories sont aujourd’hui utilisées par 200 millions de personnes au quotidien.

Interrogé par Techcrunch, un porte-parole de la plateforme a reconnu cette influence : « Oui, ça a eu un impact sur la croissance et la fidélité [des utilisateurs] ». Leur succès est d’autant plus probant que le déploiement de cette même fonctionnalité sur Facebook se solde en ce moment par un échec remarqué. Sans doute parce qu’Instagram est, depuis l’origine, un réseau social entièrement tourné vers l’image, et s’imposait logiquement comme le meilleur réceptable possible aux stories.

La plateforme a aussi su se réapproprier ce concept de contenu éphémère en l’introduisant jusque dans les messages privés entre utilisateurs : la fonctionnalité Direct permet de s’envoyer des messages texte traditionnels mais aussi des photos ou vidéos qui s’auto-détruisent.

instagram

La conquête internationale, une stratégie payante

L’autre clé du succès d’Instagram reste sa stratégie de déploiement à l’international. Contrairement à Snapchat, qui consacre moins de budget publicitaire à son déploiement hors des États-Unis, Instagram mise clairement sur son implantation dans le maximum de pays.

De fait, 80 % de ses utilisateurs vivent au-delà des frontières américaines. « Les marchés émergents ont toujours été importants chez Instagram, souligne le porte-parole. Les États-Unis sont notre premier marché, mais le Brésil est le deuxième de longue date (avec 45 millions d’utilisateurs). Au même titre que le Royaume-Uni et le Japon, nos autres marchés les plus importants sont l’Indonésie, l’Inde et la Turquie. » Instagram s’adapte aussi aux contraintes de réseau ou de données mobiles disponibles selon les pays, sur le modèle de Twitter Lite, une version web mobile moins gourmande.

Cette présence globale permet au réseau social parent de Facebook de s’attirer la confiance des publicitaires, quitte à ce que les stars se montrent un peu trop adeptes des publications sponsorisées… Reste à savoir qui, de Facebook et d’Instagram, permettra à Mark Zuckerberg de réaliser l’essor de la réalité augmentée, qu’il a placée au cœur de la stratégie de son entreprise.

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