Aussi étonnant que cela puisse paraître, la téléphonie mobile se développe aussi en Corée du Nord. Radio Free Asia rapporte que le nombre d’abonnés mobiles a dépassé la barre des 530 000. Mais si sous couvert de progrès technologique, le développement de la téléphonie mobile était une bonne occasion pour le pouvoir de contrôler plus étroitement la population ?

Cela fait de nombreuses années que la téléphonie mobile s’est imposée comme l’un des secteurs les plus dynamiques au monde. Si ce marché est pratiquement saturé dans les nations développées, il continue de croître très rapidement dans les pays en voie de développement. Même en Corée du Nord, pays pourtant considéré comme le plus fermé au monde, le marché du téléphone mobile progresse.

Dans leur édition de mercredi, nos confrères d’Aujourd’hui la Corée rapportent que le nombre des utilisateurs de téléphones mobiles a dépassé le cap des 530 000 en Corée du Nord. L’unique opérateur télécom du pays, Koryo Link, a dénombré fin mars très exactement 535 135 abonnés nord-coréens sur une population totale estimée à un peu plus de 24 millions.

L’information peut surprendre, dans la mesure où la Corée du Nord vit repliée sur elle-même. Mais le développement de la téléphonie mobile ne signifie pas pour autant que cette dictature communiste est prête à s’ouvrir au monde et à relâcher la pression sur sa population. Les autorités continuent de surveiller de très près les communications mobiles (4h30 par mois en moyenne selon Radio Free Asia) passées par chaque nord-coréen.

« Le service de téléphonie mobile proposé par la société égyptienne Orascom (qui détient Koryo Link à 75 %, ndlr) concentré sur Pyongyang et quelques grandes villes du sud […] ne permet ni l’accès à Internet ni les appels internationaux et demeure trop cher pour la majorité de la population » explique Reporters Sans Frontières sur la fiche dédiée à la Corée du Nord.

« Deux types de numéro sont alloués respectivement aux étrangers et aux Coréens. Il est impossible de téléphoner de l’un à l’autre. Les autorités surveillent ces communications. La police politique traque ceux qui seraient tentés d’utiliser les télécommunications pour briser le contrôle » est-il encore expliqué. Ce qui pourrait être vu comme un signe d’ouverture est en réalité un effort des autorités pour surveiller d’encore plus près la population.

Cela s’est vu avec l’histoire des factures détaillées (« fadettes »), en France ou aux États-Unis. Les communications mobiles sont particulièrement utiles pour recouper des informations, savoir qui parle avec qui, à quelles heures, voire qui se déplace, où et quand. Un régime népotique comme la Corée du Nord a tout intérêt à développer la téléphonie mobile… comme outil de surveillance de la population.

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