La série d’anti-super héros est de retour pour une deuxième saison depuis ce 4 avril 2018. L’occasion parfaite pour plonger dans cette production unique, qui questionne la frontière entre la raison et la folie. Le tout dans une esthétique obsédante, sexy et poétique.

« Bienvenue dans la folie », prévient la voix lourde et grave d’un narrateur omniscient. Cette annonce, délivrée sur un fond noir après seulement quelques minutes du premier épisode de la deuxième saison de Legion, est une double mise en garde. Pour les personnages, d’abord, qui vont devoir lutter contre le grand antagoniste du show, le Roi d’Ombre. Mais aussi pour le spectateur, qui, pour peu que ses souvenirs de la première saison soient flous, se retrouve projeté dans un monde complètement taré sans aucun repère.

Mais l’avertissement est clair : laissez-vous porter, et vous serez récompensés.

Legion est une série rare, qui profite de la liberté que lui donne la chaîne américaine FX pour proposer une des esthétiques les plus ambitieuses du paysage audiovisuel actuel. Où l’on oscille constamment entre visuel léché et montages ultra brouillons, entre symétrie à la Wes Anderson et superpositions kitsch.

Les pouvoirs sont un fardeau

La première saison montrait le combat d’un homme contre son monstre, un parasite surpuissant qui manipule les consciences et modifie la psyché de ses victimes. Avec ces huit premiers épisodes, le réalisateur et scénariste Noah Hawley (remarqué pour son adaptation de Fargo sur petit écran) a posé les bases de la vraie série d’anti super-héros, celle que l’on n’osait plus attendre. On est loin, très loin, d’une Jessica Jones qui, si elle peut se targuer d’éviter certains clichés, souffre d’un indéniable déficit de poésie.

Capture d'écran "Legion" saison 2. FX.

Capture d’écran « Legion » saison 2. FX.

Dans Legion, les pouvoirs sont un fardeau, utilisés en métaphores assumées de maladies mentales. Le héros David est doté de capacités de télépathie et de télékinésie, mais il est incapable de les utiliser car trop instable, dominé par un monstre à la fois actif et dormant. Si la saison 1 montre le combat d’un homme contre son monstre, le deuxième volet s’orientera plus vers une logique chorale, cherchant à travers un éventail de personnages à localiser où s’arrête la raison et où commence la folie.

Où s’arrête la raison et où commence la folie

Au début de cette deuxième saison, David ne se souvient de rien, sauf peut-être d’une scène de danse. C’est l’une des marottes de Legion, qui aime utiliser les chorégraphies comme un outil narratif à part entière. On pense ainsi à la scène de bagarre du quatrième épisode, ralentie pour correspondre au rythme de l’envoutante Undiscovered de Feist superposée aux pas de danses nonchalants d’un homme contraint à vivre dans une bulle au milieu du néant. Mais on se souvient surtout de la performance d’Aubrey Plaza, monstre magnifique lorsqu’elle part célébrer ses méfaits en se déhanchant dans les souvenirs de David, comme pour les salir une dernière fois.

Il arrive que les séries rendent leurs vilains plus intéressants que leurs héros — re, Jessica Jones —, mais jamais une production n’était parvenue à transformer le mal en Cool dans sa forme la plus brute. C’est notamment le résultat d’un casting hors pair, dont tous les membres marchent à la frontière entre le sérieux et le délire. Et nous poussent à réévaluer nos propres notions de santé mentale.

Legion saison 2, depuis le 4 avril 2018 sur OCS.

Mise à jour du 09 avril: cet article a été modifié pour corriger une erreur, le narrateur du début de l’épisode n’étant pas le personnage d’Oliver mais un narrateur omniscient incarné par Jon Hamm.

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