Dans le paysage vidéoludique, la franchise Need for Speed fait partie des meubles et il y a eu à boire et à manger depuis le tout premier épisode lancé en 1994 (il y a même eu un film, c’est dire). En 2015, Electronic Arts a lancé un reboot de sa licence. En 2017, il enchaîne avec Need for Speed Payback. « Une personnalisation ultra développée, un choix de voitures impressionnant, des courses intenses et des courses-poursuites palpitantes en monde ouvert » promet le communiqué de presse. Manettes en main, on a du mal à être aussi joyeux que Marcus Nilsson, le producteur exécutif.
La sortie de piste
Need for Speed Payback permettra d’incarner trois personnages au sein d’un scénario rappelant un film Fast and Furious. Soit grosso modo une histoire de gang à combattre en remportant des courses. Sauf que sans Vin Diesel, Dwayne Johnson et feu Paul Walker, ce n’est pas tout à fait la même mayonnaise. Qu’à cela ne tienne, la séquence à laquelle nous avons joué demandait de rattraper un camion plus rapide que nous (!?) pour voler le bolide qui se nichait à l’intérieur. Durant la course-poursuite (sans la police, mais elle sera bien présente), des véhicules ennemis enquiquinaient le héros et il fallait alors enchaîner les takedowns pour s’en débarrasser. Une fausse bonne idée.
Si la référence à la saga Burnout est appréciable, force est de reconnaître que foncer sur des voitures façon autotamponneuses n’a rien de très excitant, surtout quand il faut freiner pour qu’elles puissent nous rattraper afin de déclencher le script. Ralentir ? Le comble d’un jeu misant sur la vitesse. On ajoutera que les ralentis signalant la mort d’un poursuivant est une sacrée faute de goût. Si impressionnants soient-ils la première fois qu’on les voit, ils finissent par casser le rythme. Soit le paradoxe d’un jeu misant sur la vitesse…
Direction la casse ?
Autrement, Need for Speed Payback s’inscrit pleinement dans la lignée de ses prédécesseurs avec une conduite arcade facile à prendre en main et sans prise de tête, qui plus est au volant de la BMW M5 fraîchement dévoilée. Autre point positif : graphiquement, le moteur Frostbite, créé par DICE (les Battlefield et les Star Wars Battlefront), fait des merveilles et permet au moins d’avoir affaire à un jeu beau, à défaut d’être réellement jouissif.
Pour la défense d’Electronic Arts, qui mise beaucoup sur son jeu de course pour s’imposer dans un genre finalement assez complexe et exigeant, on dira que la séquence de présentation n’était peut-être pas la bonne. En somme, on laisse quand même le bénéfice du doute à ce Need for Speed Payback, sans être très optimiste à l’heure où nous écrivons ces lignes. Après plus de vingt ans de bons et loyaux services, au gré de coups d’éclat et de déceptions, il serait peut-être temps de laisser la saga au placard. Disons plutôt au garage pour rester dans le thème.
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