Ce vendredi, nous nous faisions l'écho des commentaires déconcertants d'Adam Orth, directeur créatif chez Microsoft Studios. Il affirmait ne pas comprendre la controverse sur la connexion Internet, qui pourrait être requise en permanence pour jouer aux jeux vidéo de la prochaine Xbox. Sans dire si celle-ci sera effectivement obligatoire, il a néanmoins balayé d'un revers de main les remarques des uns et des autres.
Les joueurs n'ont pas tous Internet ? Adam Orth leur suggère de vivre avec leur temps et de prendre un abonnement. Ils s'inquiètent des inconvénients du jeu en ligne, révélés notamment par Diablo 3et Sim City ? Le directeur minimise et dresse un parallèle avec les coupures de courant. Ils rappellent que tout le monde n'a pas la chance de vivre dans une ville bien desservie en haut débit ? Il les invite à déménager.
Le manque de considération d'Adam Orth à l'égard des remarques qui lui ont été adressées ne doit pas faire perdre de vue le fait qu'il a exprimé sur Twitter des opinions personnelles. Le ton n'était peut-être pas le plus constructif, mais il a donné son avis. Le problème, comme nous l'avons déjà souligné vendredi, c'est qu'il se présente sur le réseau social en qualité de salarié de Microsoft. Et son poste n'est pas anodin.
Il est directeur créatif chez Microsoft Studios. Cette information, inscrite dans sa biographie Twitter, donne inévitablement une teinte particulière à ses propos. S'il n'est certes pas porte-parole, il représente indirectement son entreprise. Ses messages seront forcément observés à travers ce prisme, même s'il a précisé par la suite avoir tenu des remarques privées n'engageant pas son employeur.
On peut le regretter, car Adam Orth se retrouve limité dans sa liberté d'expression. Cela reflète en tout cas le mélange des genres qui peut avoir lieu sur les réseaux sociaux, en particulier Twitter. Et une mention comme "mes tweets n'engagent que moi", n'offre pas une protection efficace à 100 %. Dès lors, un devoir de réserve (d'aucuns diront une censure) tend à s'imposer pour éviter d'agiter l'opinion publique.
Preuve du mélange des genres, Microsoft a été contraint de publier une déclaration officielle pour "s'excuser des commentaires inappropriés faits par un employé sur Twitter. Cette personne n'est pas un porte-parole de Microsoft et ses opinions personnelles ne reflètent pas l'approche centrée sur le client que nous suivons pour nos produits et la manière dont nous communiquons directement avec nos clients".
Et d'ajouter que"nous sommes vraiment désolés si cela a affecté quelqu'un". Mais quid du fond ? La Xbox 720 (ou Durango, son nom de code actuel) imposera-t-elle effectivement la connexion Internet pour jouer ? Sans surprise, Microsoft a botté en touche. "Nous n'avons aucune annonce à faire sur la feuille de route dédiée à nos produits et n'avons aucun autre commentaire à faire sur cette affaire".
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