Un pirate de République Tchèque a dû enregistrer une vidéo de contrition et faire en sorte qu’elle soit vue par au moins 200 000 internautes pour éviter de payer de très lourds dommages et intérêt à l’industrie du logiciel.

Visage contrit, décor de garde à vue, battement du cœur pour souligner l’angoisse, musique qui s’emballe… Jakub F est un pirate tchèque qui a dû s’improviser acteur studio pour éviter de s’endetter à vie pour payer à l’industrie du logiciel de très lourds dommages et intérêts, de plusieurs centaines de milliers voire millions de dollars.

Torrentfreak rapporte en effet que l’homme avait été condamné en septembre dernier à 3 ans de prison avec sursis pour avoir alimenté des forums et autres sites pirates pendant huit ans avec des logiciels crackés (dits « warez »). La Business Software Alliance (BSA) qui réunit les grands éditeurs de logiciels dans le monde avait porté plainte et demandait au civil que l’individu paye 373 000 dollars de dommages et intérêts, dont 223 000 dollars uniquement pour Microsoft.

jakub

Mais consciente qu’elle n’aura jamais l’argent, la BSA a proposé à Jakub F un deal inédit. L’homme de 30 ans a dû participer au tournage de ce petit film dans lequel il raconte comment il est devenu pirate et surtout pourquoi il le regrette en raison des conséquences judiciaires qu’il doit désormais affronter.

L’accord prévoit que Jakub ne paiera pas les dédommagements négociés (environ 222 000 euros) si la vidéo atteint au moins les 200 000 vues, ce qui sera fait sans problème — à l’heure où nous écrivons ces lignes le compteur YouTube dépasse déjà les 150 000 vues.

La vidéo a d’abord été diffusée sur mojepiratstvi.cz, un site créé par/pour Kajub F. « Je croyais ne faire rien de mal. Je pensais que ça ne ferait pas de mal à d’aussi grandes entreprises, écrit-il sur ce site internet, peut-être par obligation contractuelle. Je ne voulais pas gagner d’argent, je l’ai fait pour le plaisir. J’avais l’impression d’avoir de l’importance pour la communauté Warez. J’étais convaincu de n’être qu’un trop petit poisson pour me faire attraper. Mais finalement ils m’ont eu. Les enquêteurs sont même venus à mon travail ».

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