Le Gouvernement a fait paraître ce mercredi au Journal Officiel les attributions déléguées à Axelle Lemaire, la nouvelle secrétaire d'Etat chargée du numérique. Elles confirment que même si elle reste rattachée à Bercy, la secrétaire d'Etat ne devra plus simplement s'intéresser à "l'économie numérique", comme l'imposait l'ancienne dénomination, mais bien au "numérique" dans un sens élargi dont il faut se féliciter.
Ainsi selon le texte du décret, Axelle Lemaire traitera pour Arnaud Montebourg "les questions relatives au développement de l'économie numérique, en ce qui concerne notamment les infrastructures, les équipements, les services et les usages numériques".
Mais elle devra aussi, en lien avec les autres ministères, traiter des "questions relatives à la promotion et à la diffusion du numérique, aux contenus numériques, à la politique de données numériques et d'inclusion numérique ainsi que celles relatives aux droits et libertés fondamentaux dans le monde numérique et à la sécurité des échanges, des réseaux et des systèmes d'information". Enfin, Axelle Lemaire devra "veiller au développement des entreprises et des acteurs français du numérique".
L'ancienne ministre chargée des PME, de l'innovation et de l'économique numérique, Fleur Pellerin, avait quant à elle une feuille de route beaucoup plus limitée pour le numérique. Il était uniquement prévu qu'elle s'intéresse "au développement de l'économie numérique, qui comprend notamment les réseaux, les équipements, les services, les usages et les contenus numériques, en lien avec les autres ministres concernés, ainsi qu'à la promotion et la diffusion des nouvelles technologies".
Aussi, comme nous l'avions espéré au moment de sa nomination, Axelle Lemaire devra désormais s'intéresser non seulement à l'économie numérique, mais aussi au respect des droits des internautes dans un univers où le contrat prend le dessus sur la loi. Au Parti Socialiste, Axelle Lemaire avait été désignée secrétaire nationale aux droits de l'Homme, ce qui fait d'elle une personnalité particulièrement bien placée pour aborder le futur Habeas Corpus Numérique, et pour (souhaitons-le !) infléchir un texte qui promet actuellement de créer plus de devoirs que de droits.
Il paraît par ailleurs inenvisageable que la secrétaire d'Etat au numérique, chargée de s'intéresser aux "questions relatives à la promotion et à la diffusion du numérique" et "aux contenus numériques" ne soit pas très étroitement associée à l'élaboration du projet de loi Création d'Aurélie Filippetti, qui prévoit notamment de confier au CSA des pouvoirs de régulation du web, ou de pérenniser la riposte graduée.
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