Après des années de partenariat, Skype ne sera plus distribué en Chine dans sa version censurée par le géant chinois TOM Online. Mais Microsoft annonce qu'un autre partenaire devrait prendre la suite.

Mise à jour : Microsoft a annoncé lundi que son nouveau partenaire était Guangming Founder (GMF), "un partenaire fort avec une compréhension profonde et riche de la technologie mobile". La société, qui est inconnue du grand public (voire inconnue tout court, tant toute trace d'existence est introuvable) sera responsable de la distribution de Skype en Chine, dans toutes ses versions, bureau et mobile. Une nouvelle version de Skype est lancée à cette occasion pour les utilisateurs chinois, mais Microsoft ne dit rien de ses éventuelles nouveautés. Ni de la censure et de la surveillance qui y sont éventuellement opérés.

Article du 11 novembre 2013 – 

Lorsqu'un internaute chinois veut installer Skype sur son ordinateur, ce n'est pas simplement une version traduite en mandarin qui lui est proposée, mais un Skype modifié pour se conformer à la censure imposée par le gouvernement de Chine. Toutes les conversations entreprises sur la messagerie textuelle de Skype sont routées vers des serveurs qui surveillent le contenu des messages échangés, et qui bloquent certaines thématiques comme les discussions relatives au Dalaï Lama, ou au groupe Falun Gong.

Jusqu'à présent, la version chinoise de Skype était distribuée par TOM Online, une sorte d'AOL chinois qui propose un accès à internet mobile et fixe, et qui édite des sites internet très populaires dont le portail Tom.com. Mais l'accord signé en 2006 avec Skype s'est achevé, et n'a pas été renouvelé par Microsoft qui a acheté Skype en 2011, et qui n'a peut-être pas la même vue stratégique que les fondateurs du service de VoIP.

Cependant, il aurait été naïf de croire que Microsoft s'interdirait de commercialiser Skype en Chine, ou même d'obéir aux régulations locales qui lui imposent d'implémenter ce filtrage pour faire affaires au pays communiste.

Interrogé par The Register, Skype confirme que le partenariat avec TOM est terminé, mais précise qu'un nouveau partenaire industriel sera annoncé "bientôt". Rien ne devrait changer dans le fond, puisque "en Chine, le logiciel Skype est mis à disposition à travers une joint-venture conformément aux procédures établies pour respecter les obligations posées par les lois locales", assume Microsoft.

Certes, Microsoft n'a pas d'autres choix que d'implémenter ce filtrage dans Skype s'il veut pouvoir commercialiser ses services (publicités, appels payants…) en Chine. Mais comme le note The Register, le problème est que le Skype chinois ressemble comme deux gouttes d'eau au Skype occidental, et que les internautes n'ont pas conscience d'utiliser une version spéciale, soumise à la censure gouvernementale locale. Or rien n'oblige Skype à ne pas l'expliciter.

Néanmoins, censure proactive mise à part, l'opposition entre le "Skype chinois" et le "Skype occidental" a volé en éclats l'été dernier, avec la révélation de ce que Skype participe au programme PRISM de la NSA.

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