C'en est confondant de naïveté. Alors que les tensions dans la péninsule coréenne se sont fortement accrues ces dernières semaines, amplifiées par la crise dû aux essais nucléaires au nord et par les vastes manœuvres militaires avec les USA au sud, quelques internautes se revendiquant du collectif Anonymous ont souhaité s'impliquer dans ce conflit larvé en menaçant la Corée du nord d'attaques informatiques.
Mardi, BGR a signalé la mise en place d'une nouvelle opération, baptisée "Free Korea". Celle-ci est ambitieuse, pour ne pas dire illusoire. Celle-ci demande en effet au jeune chef nord-coréen, Kim Jong-un, d'abdiquer et d'installer une démocratie libre dans le pays. On imagine néanmoins assez difficilement un scénario où le dirigeant d'un pays autarcique depuis 60 ans suivrait de telles recommandations.
Parmi les autres demandes adressées au "leader et commandant suprême" figurent l'abandon du programme nucléaire militaire de Pyongyang et la levée des restrictions frappant les réseaux de télécommunications nord-coréen. Quelques mois auparavant, le directeur général de Google, Eric Schmidt, s'était déplacé dans le pays et avait lui aussi plaidé pour un Internet plus ouvert.
Les participants à l'opération Free Korea affirment détenir plus de 15 000 données personnelles en provenance de Uriminzokkiri, l'un des sites officiels de la Corée du Nord. Si Kim Jong-un ne coopère pas, le collectif assure qu'il les utilisera pour combattre la Corée du Nord, via des cyber-attaques ou en dérobant des données sur des serveurs contrôlés par le pays.
Du fait de la nature décentralisée d'Anonymous, il est impossible de savoir exactement qui se cache derrière les instigateurs de l'opération Free Korea. Ces derniers peuvent tout aussi bien être des hackers idéalistes bien décidés à intervenir dans ce conflit en utilisant leur expertise informatique pour dégrader les installations du pays ou bien des opportunistes qui veulent simplement faire parler du mouvement.
Cela peut aussi être des Sud-Coréens agacés des menaces permanentes du Nord et qui passent par le mouvement pour s'en prendre à lui, à défaut ou dans l'attente d'un conflit armé. Cela peut également être un tiers qui a un intérêt dans cet affaire. Et dans la région, plusieurs pays se sentent concernés : la Chine, la Russie, le Japon, les États-Unis…
L'opération Free Korea apparaît en tout cas quelques jours après la découverte de cyber-attaques ayant visé la Corée du Sud et endommagé 32 000 ordinateurs. Si le voisin nord-coréen a d'abord été suspecté par Séoul, l'enquête a ensuite évoqué la piste chinoise tandis que nombre d'internautes sud-coréens ont suspecté une attaque venue de l'intérieur, via un code malveillant.
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