Ils ne leur restent plus qu'à se mettre d'accord sur les chiffres, mais les termes généraux de la négociation sont actés. Comme nous pouvions nous y attendre, les grands éditeurs de presse français et Google vont s'entendre pour un accord entre amis, à la manière de l'accord belge, qui renforcera à la fois Google et les plus gros journaux, au détriment des blogueurs et des plus petits éditeurs de presse indépendante.
En effet, selon Le Monde, forcément très bien renseigné sur le sujet, Google aurait proposé aux éditeurs de presse de dégager une enveloppe de 50 millions d'euros, qu'il investira dans les journaux. Mais plutôt que de payer des droits d'auteur ou des droits voisins pour l'exploitation des articles de presse, ce qui représentait une menace juridique à éviter à tout prix, Google va payer les éditeurs pour placer ses propres services sur leurs sites internet respectifs.
Ainsi, la somme serait répartie en trois tiers. "Premièrement, de l'achat d'espace publicitaire par Google, sur les supports papier et numériques de la presse", probablement pour mettre en avant Google+, Android, YouTube et autres services stratégiques pour la firme américaine.
"Deuxièmement, une collaboration commerciale entre les éditeurs et le moteur de recherche", ce qui devrait passer par l'intégration de Google Wallet pour le paiement d'articles et d'abonnements, ou la mise en avant d'applications Android pour les journaux.
Enfin, "troisièmement, l'utilisation par les éditeurs de la plateforme publicitaire AdSense de Google, sur laquelle le groupe américain leur garantirait un minimum de chiffre d'affaires". Dit autrement, pour éviter le piège des droits voisins qui obligerait à couper la poire entre tous les prétendants, Google et la presse s'entendent pour que Google achète des espaces AdSense non rentables, qu'il paiera trop cher au motif d'un "minimum garanti" à verser.
Le Monde précise que les patrons de presse "trouvent ce montant insuffisant et réclament plutôt un revenu annuel de l'ordre de 70 à 100 millions d'euros", mais il n'y a plus désormais qu'à s'accorder sur le montant, qui sera probablement autour de 60 à 70 millions d'euros.
Le tout se fera bien plus dans l'opacité la plus totale pour la répartition des montants entre les éditeurs de presse, et avec discrimination. Google pourra choisir les éditeurs auxquels il accepte d'étendre cet accord, ce qui n'aurait pas été le cas avec une loi s'appliquant pour tous.
Le Gouvernement a donné à Google jusqu'à la fin du mois pour signer l'accord.
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