Les Etats-Unis estiment que le fait pour Kim Dotcom de relancer un nouveau MegaUpload ou de sortir son site de musique en ligne MegaBox constituerait une violation de ses conditions de remises en liberté, signant son retour en prison.

Lors de la fermeture de MegaUpload, et de l'arrestation de son fondateur Kim Dotcom, des rumeurs au ton paranoïaque avaient attribué l'opération musclée à l'imminence de la sortie de MegaBox, présenté comme un service légal de musique en ligne. "MegaBox aurait pu être une plateforme alternative au célèbre iTunes d'Apple par exemple, puisqu'il s'agissait d'un service de téléchargement de chansons et de films en ligne, sur lequel les artistes auraient été rétribués à hauteur de 90% sur leurs ventes", résumait à l'époque Melty. "Le service, en bêta, aurait pu compter sur des partenaires importants comme Amazon, Rovi, Gracenote ou 7Digital. Les labels musicaux les plus puissants auraient pris peur, et auraient donc précipité la fermeture de Megaupload et l'arrestation de Kim Dotcom".

Faute d'éléments concrets, il nous a toujours paru hasardeux de relayer de telles rumeurs. Mais force est de constater que l'administration américaine ne fera rien pour enterrer la paranoïa, et semble même prête à la relancer.

En effet, Techdirt rapporte qu'à l'occasion d'une bataille procédurale, le Département de la Justice (DoJ) américain a implicitement prévenu Kim Dotcom qu'il violerait les termes de sa remise en liberté conditionnelle s'il sortait MegaBox, dont une vidéo prometteuse a été publiée il y a un mois. Selon le DoJ, pour obtenir sa remise en liberté sous caution, Dotcom se serait engagé devant les juges néozélandais à ne pas relancer MegaUpload ou "une affaire similaire" jusqu'à son jugement. 

MegaBox, ou nouveau MegaUpload ?

"Si le défendeur Dotcom a intentionnellement induit le tribunal de Nouvelle Zélande en erreur sur ses intentions et ses capacités de façon à obtenir sa remise en liberté (…), la situation de liberté sous caution de Dotcom pourrait être mise en danger ou il pourrait même être exposé à des chefs d'accusation supplémentaires", prévient le DoJ dans une note de bas de page.

Cependant, si Techdirt ne fait le lien qu'avec MegaBox, il est vraisemblable que le Département de la Justice américain s'inquiète surtout de l'annonce du nouveau MegaUpload, dont Kim Dotcom a plusieurs fois annoncé la renaissance sous un autre nom, et sous une forme sécurisée. Le DoJ cite en effet plusieurs déclarations de Dotcom devant le tribunal, dans lequel il explique que même s'il le voulait, il ne pourrait pas relancer MegaUpload faute d'en avoir les moyens financiers (ses comptes étaient alors gelés, ce qui n'est plus le cas), et d'avoir la main sur les noms de domaine.

"Je peux assurer au tribunal que je n'ai aucune intention et qu'il n'y a aucun risque que je réactive le site web MegaUpload.com ou que j'établisse une entreprise similaire basée sur Internet pendant la période de résolution des procédures d'extradition", avait affirmé le fondateur de MegaUpload lors d'un serment le 15 février 2012.

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