Le vice-président de Donald Trump, Mike Pence, est suspecté d’avoir utilisé sa boîte personnelle pour envoyer des mails officiels lorsqu’il était gouverneur. Ironie du sort, les deux hommes s’étaient montrés intraitables contre Hillary Clinton, accusée de faire la même chose.

Voilà une situation qui n’est pas dénuée d’ironie. Donald Trump, si prompt à vouer aux gémonies Hillary Clinton parce qu’elle a eu l’outrecuidance de passer par une boîte personnelle pour envoyer et recevoir des courriers électroniques confidentiels quand elle était secrétaire d’État de l’administration Obama en 2009, se montrera-t-il tout aussi intraitable à l’égard de Mike Pence, son vice-président ?

Car en effet, l’ancien gouverneur de l’Indiana a lui aussi utilisé une boîte personnelle pour traiter une partie de ses activités. C’est ce qu’a révélé jeudi 2 mars le journal local Indianapolis Star, dont les journalistes sont parvenus à consulter une partie de sa correspondance, à la suite d’un piratage qui serait survenu l’été dernier, d’après le quotidien.

Or, il apparaît que Mike Pence n’a pas utilisé ce compte privé — hébergé chez AOL — uniquement pour expédier des dossiers sans grande importance. Parmi les échanges qualifiés de sensibles figurent des courriers relatifs à la sécurité nationale et à la lutte contre le terrorisme au niveau de l’Indiana. Pourtant, l’Etat lui mettait à disposition une boîte officielle.

L’affaire tombe mal pour la présidence, qui n’avait pas besoin d’une polémique supplémentaire. La Maison-Blanche doit en effet composer avec des recrutements qui sont vivement contestés (Betsy DeVos, une milliardaire qui a été nommée de justesse secrétaire à l’éducation après un vote ultra-serré) ou contrariés (démission du lieutenant-général Michael Flynn pour ses contacts avec les services secrets russes).

Maison Blanche Washington USA

CC Alexey Topolyanskiy

Elle tombe d’autant plus mal qu’elle touche cette fois le numéro 2 du gouvernement et non pas seulement un conseiller ou une simple ministre. Or, les règles sont pourtant claires : toute communication de l’État doit être archivée pour être un jour mise à la disposition des chercheurs et des historiens ou pour être communiqués au public s’ils ne sont pas classés secret-défense.

Les révélations de l’Indianapolis Star ont toutefois été minimisées. Les services de Mike Pence ont ainsi déclaré « qu’en tant que gouverneur, M. Pence s’est entièrement conformé à la loi de l’Indiana concernant l’utilisation des mails et leur conservation ». Quant à son porte-parole, il s’est efforcé d’éviter toute comparaison avec l’usage par Hillary Clinton de sa messagerie privée, en notant que les informations dont dispose un gouverneur ne sont pas aussi sensibles que celles qu’un secrétaire d’Etat est amené à gérer.

Trump était intraitable envers Clinton

Reste que la situation est embarrassante : quand il était candidat, Donald Trump a qualifié sa rivale de « délinquante » qui « devrait être en prison » parce qu’elle est passée par une boîte privée pour de la correspondance officielle et qui plus est sensible. « Si je gagne, je demanderai à mon [ministre de la justice] de désigner un procureur spécial pour enquêter sur votre situation », avait-il même promis.

En fin de compte, Donald Trump n’a pas donné suite à cette « promesse ». Ce qui est de facto une bonne nouvelle pour Mike Pence ; si le président américain n’a pas entrepris les actions promises contre sa rivale, il ne devrait encore moins s’attaquer à son plus proche partenaire politique. En revanche, le FBI, qui s’était penché sur l’affaire des mails de Clinton sans toutefois lancer de poursuites, pourrait se manifester.

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