Le gouvernement russe décide de bloquer un autre service du web occidental sur son territoire. Après LinkedIn, épinglé par Moscou pour son absence de serveurs en Russie, c’est au tour du français Dailymotion de se heurter aux autorités.

Dailymotion sera bientôt inaccessible en Russie. Le blocage total du site devrait être mis en œuvre dès la fin de la semaine selon le média russophone Vedomosti. La plateforme française aurait été trop lente à réagir à une plainte concernant un contenu appartenant à une holding russe, Gazprom-Media.

Le verdict est tombé début décembre : la justice russe a ordonné le blocage de Dailymotion à la suite de cette affaire de droits d’auteur. En effet, un utilisateur de la plateforme hébergeait des contenus d’une chaîne locale russe. Cette dernière, Piatnitsa, avait formulé la demande auprès du service avant de s’en remettre au tribunal de Moscou.

Mais la plateforme française aurait eu le malheur de ne pas répondre à temps à la demande : elle se verra donc, pour cela, simplement bloquée du web russe. De son côté, l’entreprise détenue par Vivendi explique à l’AFP qu’elle a pris connaissance de la décision des autorités russes mais ajoute que son service n’a vu « aucune trace de demande de retrait » pour les contenus visés par la justice russe.

Le web russe s’isole-t-il volontairement ?

Et Dailymotion affirme vouloir prendre contact avec Moscou au sujet de ce jugement, mais le régulateur des médias a déjà fait savoir sa réponse en cas de demande du Français : l’entreprise n’a pas fait appel de la décision de justice prise par le tribunal, c’est donc trop tard.

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Vedomosti rappelle que Dailymotion s’était déjà plié par le passé aux demandes de la même chaîne qui avait fait retirer des contenus lui appartenant en mai 2016. La Russie est pourtant historiquement réputée pour un laxisme certain en matière de droit d’auteur. Ironiquement, certaines de ses plateformes de streaming locales, que nous ne citerons pas, n’existent que grâce aux revenus illégaux engendrés grâce au piratage de contenus occidentaux.

Mais cette décision fait parti d’une nouvelle politique du pays en matière de lutte contre le piratage. Ayant renforcé son appareil juridique, la Russie s’octroie désormais le droit de bloquer des sites, quitte à lentement constituer un véritable pare-feu entre son web et le monde qui rappelle le modèle chinois.

Début janvier, Moscou décidait également de bloquer LinkedIn, le réseau social ne respectant pas les impératifs russes en matière de localisation des données des utilisateurs. En effet, le Kremlin exige des services web qu’ils hébergent les données des Russes sur le sol russe, et si ces derniers ne souhaitent pas investir dans le pays, ils sont manifestement bloqués.

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