Voilà de quoi faire angoisser tous les spécialistes de l’optimisation du référencement sur les moteurs de recherche (SEO). Google, qui se donne pour mission d’apporter les résultats les plus pertinents à ses utilisateurs, a annoncé jeudi une modification majeure de son algorithme, qui devrait impacter 11,8 % des recherches. Dans un premier temps, elle sera déployée uniquement aux Etats-Unis, ce qui devrait permettre aux éditeurs étrangers de vérifier l’impact des modifications sur les sites américains.
« Cette mise à jour est conçue pour réduire le classement des sites de moindre qualité – des sites qui ont peu de valeur ajoutée pour les utilisateurs, qui copient du contenu d’autres sites web, ou des sites qui ne sont juste pas très utiles. Dans le même temps, il fournira un meilleur classement pour les sites de haute-qualité – des sites avec du contenu original et des informations telles que des recherches, des études en profondeur, des analyses pertinentes, etc.« , explique Google.
Etant donnés les critères cités, ce sont clairement les sites à contenus tels que les blogs (en positif) et les agrégateurs (en négatif) qui sont visés, davantage que les sites de commerce électronique. Les pièges à mots clés et autres sites qui se contentent de copier le contenu des autres seront pénalisés, au profit des sites qui font un effort d’originalité. C’est en quelque sorte la prime au droit d’auteur et à l’intelligence, sur le piratage et la fainéantise.
Mais comme à son habitude, la firme de Mountain View ne dit rien de concret sur sa nouvelle formule, et se concentre plutôt sur les résultats à attendre. « Beaucoup de sites » seront impactés, vers le haut ou vers le bas. « Google dépend de contenus de haute qualité créés par des sites merveilleux à travers le monde, et nous avons une responsabilité d’encourager un écosystème du web sain« , écrit le moteur de recherche. « Aussi, il est important que les sites de haute-qualité soient récompensés, et c’est exactement ce que fait cette modification« .
Cependant, qu’est-ce qu’un écosystème du web sain ? Il s’agit de quelque chose de forcément subjectif, et qui n’est pas d’ailleurs sans poser aussi des questions démocratiques comme l’expliquait Alban Martin dans son dernier livre Egocratie vs Démocratie. Si un moteur de recherche favorise par exemple des sites gouvernementaux ou des sites de presse « réputés » parce qu’il les juge plus crédibles, et les place plus haut dans ses pages de résultats, il conforte de fait la communication officielle ou influente par rapport aux opinions divergentes, qui se trouvent reléguées à l’arrière-plan. Si la Chine préfère créer son propre moteur de recherche, c’est bien qu’elle en a compris les enjeux politiques.
Par ailleurs, nous avons vu ces derniers temps Google bloquer les résultats instantanés liés à BitTorrent, sans aucune cohérence apparente, simplement pour satisfaire des lobbys, ou filtrer des termes qu’il juge inappropriés. Google est aussi accusé de favoriser ses propres services dans ses résultats de recherche, et d’abuser de sa position dominante. Un sujet plus sensible en Europe, où une enquête est en cours, qu’aux Etats-Unis.
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