L’Iran pourrait couper en 2017 de nombreuses messageries étrangères, si elles refusent de localiser dans le pays le stockage des données qui concernent les communications des iraniens. Dimanche, l’agence locale IRNA a en effet indiqué que le Conseil Suprême du Cyberespace avait fixé un ultimatum aux messageries, en leur laissant un an pour stocker en Iran les données des Iraniens.
« Les entreprises de messageries étrangères actives dans le pays doivent transférer toutes les données et activités liées à des Iraniens vers le pays pour s’assurer de la continuité de leurs activités », a indiqué le Conseil, qui demandera aux FAI de bloquer les messageries résistantes. La principale visée serait Telegram, dont les services de messagerie chiffrée seraient utilisés par 20 millions d’internautes en Iran, sur une population totale de 80 millions d’Iraniens, dont quelques 47 millions d’internautes.
Une censure étendue
Le Conseil Suprême du Cyberespace avait été mis en place en mars 2012 par l’Ayatollah Ali Khamenei, et fait partie de l’arsenal de censure du pays sur Internet. Il est composé de hautes personnalités politiques et militaires, dont le président de la République lui-même, le ministre de la culture et de l’information, le chef de la police, le commandant des Gardiens de la Révolution Iranienne, le président du Parlement, ou encore le procureur général.
La décision du Conseil ne fera que renforcer la censure et le renfermement sur lui-même du Web iranien. En 2013, une étude avait montré que près de 50 % des 500 premiers sites du monde étaient déjà bloqués, dont la plupart des réseaux sociaux et plateformes comme YouTube, Facebook, Twitter ou Google Plus. Le pays s’était par ailleurs engagé dans la création de son propre internet (ou plutôt intranet) national, qualifié d’ « Internet Halal ».
Dès 2013 lorsqu’il avait succédé à Ahmadinejad, le président Hassan Rohani que l’on dit technophile avait appelé à lâcher du lest sur les restrictions. En vain.
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