Fin juillet, la vice-présidente du Parti pirate suédois déclarait que son mouvement était prêt à héberger Wikileaks en cas de besoin. Fondé en 2006 par Julian Assange, le site s’est bâti une réputation en divulguant plus de 1,2 million de documents confidentiels. Dernièrement, l’accent a été mis sur les opérations militaires de l’OTAN en Afghanistan, avec la publication de 92 000 documents dans la presse et sur le web.
Pour les forces de la coalition, en en particulier pour les États-Unis, ces fuites d’information constituent évidemment un problème. Officiellement, ils estiment que cela pourrait mettre la vie des personnels en danger, ainsi que de la population locale (notamment les Afghans travaillant aux côtés de la coalition). Mais cette masse d’informations a également révélée des bavures et des accidents des forces occidentales entre 2004 et 2009. Et ces dernières aimeraient bien voir Wikileaks baisser le rideau.
Or, à l’occasion d’un déplacement en Suède, Julian Assange a signé un accord avec le Parti pirate suédois, représenté par son président, Rick Falkvinge, pour héberger Wikileaks et fournir de la bande-passante au site. L’objectif est évident : permettre au site de continuer ses activités et de résister aux éventuelles pressions nationales et internationales.
« Nous saluons l’aide fournie par le Parti pirate » a déclaré Julian Assange, dans des propos rapportés par Wikileaks. « Nos organisations partagent de nombreuses valeurs » a-t-il souligné, espérant que ce partenariat puisse avoir un impact positif sur l’avenir du monde.
Pour le Parti pirate, c’est un coup politique et médiatique non négligeable. Si Wikileaks reçoit de nouvelles pressions, le mouvement pourra très certainement s’en servir à des fins électoralistes. Rappelons que les élections du parlement suédois auront lieu le mois prochain. Pour siéger dans cet hémicycle, un parti politique doit réunir au moins 4 % des suffrages.
En 2009, lors des élections européennes, le Parti pirate avait fait un score de 7,1 %. S’il ne s’agit pas exactement des mêmes élections, ce seuil reste quand même dans les cordes du Parti pirate suédois. Ce dernier dispose par ailleurs d’un important capital sympathie chez les jeunes (18-30 ans). 19 % d’entre eux avaient voté pour le Parti pirate l’an dernier.
En cas de succès, le Parti pirate suédois ne se limiterait pas à siéger au parlement suédois. Il compte bien profiter de l’immunité offerte par cette enceinte en hébergeant des sites que le mouvement juge digne d’intérêt. Début juillet, il était question d’y installer The Pirate Bay. Avec l’accord récemment conclu entre le Parti pirate suédois et Wikileaks, le parlement suédois pourrait bien accueillir très prochainement un deuxième site web.
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