Ray Bradbury est décidément très remonté contre Internet. L’année dernière, l’auteur du célèbre roman de science-fiction Fahrenheit 451 avait été particulièrement critique contre le réseau des réseaux, en déclarant au New York Times « qu’Internet est une grande distraction. C’est sans intérêt, ça n’est pas réel. C’est quelque part dans les airs« .
À l’époque, sa diatribe avait pris à contre-pied beaucoup de ses admirateurs. Comment l’auteur d’un ouvrage sur la liberté d’expression et sur le refus du totalitarisme étatique pouvait-il s’opposer ainsi à une technologie qui, justement, libère les connaissances et facilite leur diffusion à l’ensemble des individus ?
En fait, Ray Bradbury a estimé que son ouvrage avait été mal compris. Fahnreheit 451 est avant tout une critique des médias de masse (comme la télévision). Ces derniers, estime-t-il, conduisent à un affaissement de la culture pour quelque-chose de plus uniforme. Et son l’écrivain, Internet répète les mêmes travers que les médias qu’il critique dans son roman.
Récemment, Ray Bradbury est revenu à la charge avec une autre déclaration bien sentie. « Nous avons trop de téléphones portables. Nous avons trop d’Internets. Nous devons nous débarrasser de ces machines. Nous avons trop de machines maintenant » a-t-il déclaré, dans des propos rapportés par l’AFP.
Les plus attentifs auront sans doute remarqué que Ray Bradbury semble imaginer que ces « internets » (au pluriel dans la citation originale) sont des sortes de machines qu’on pourrait jeter à la poubelle comme on jetterait un téléphone portable. Si dans les faits, Internet est composé de dizaines de milliers de réseaux publics et de centaines de milliers de serveurs, ce n’est pas tout à fait comme un objet qu’on pourrait prendre et de débarrasser !
Revenant sur la numérisation des œuvres littéraires, Ray Bradbury a expliqué qu’il « a été approché à trois reprises l’année dernière par des compagnies voulant proposer mes livres » sur un lecteur de livres électroniques. « Vous savez ce que je leur ai dit ? Allez au diable. Allez au diable vous et Internet« .
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